Enlèvement des passagers d’un car venant de la République dominicaine, à Haïti

A Port-au-Prince et sa banlieue, les gangs armés imposent leur loi et multiplient les méfaits, souvent avec violence (illustration).
Une trentaine de passagers d’un bus en provenance de la république dominicaine a été enlevée, par les membres d’un gang, sur leur trajet vers Port-au-Prince. Un fait similaire à celui perpétré en mai 2022, suite auquel les liaisons avaient été suspendues durant plusieurs mois. Mais, à Haïti, le climat d’insécurité est toujours d’actualité.

Plusieurs passagers d'un autocar provenant de Saint-Domingue, en République dominicaine, et à destination de Port-au-Prince, ont été enlevés, mercredi après-midi (le 18 janvier 2023), par les membres d'un gang, en banlieue de la capitale haïtienne, a déclaré la police de Haïti.

Un bus de la compagnie Capital Coach Line a été détourné, par des bandits lourdement armés, mercredi, aux environs de 14H30.

Un responsable de la police nationale haïtienne (sous couvert d'anonymat).

Les autorités n'ont pas pu confirmer le nombre de personnes enlevées, mais le car transportait 37 passagers, a indiqué le propriétaire de la compagnie, Roosevelt Jean-François, à des médias haïtiens. L'hôtesse de bord, blessée lors de l'attaque, a été hospitalisée, a-t-il ajouté.

Les forces de l'ordre ont dit avoir récupéré "au moins sept personnes qui se trouvaient à bord du bus", ainsi que le véhicule. Le chauffeur, de nationalité dominicaine, est "détenu par les bandits", ont-elles précisé.

Depuis plusieurs années, des bandes criminelles contrôlent la zone située entre la frontière haïtiano-dominicaine et Port-au-Prince, et commettent des enlèvements ou des détournements de convois de marchandises.

En mai 2022, un autocar d'une autre compagnie, assurant la liaison entre Saint-Domingue et Port-au-Prince, avait déjà été détourné, dans cette zone, par les membres d'un gang. Le réseau criminel avait alors retenu en captivité des passagers, dont huit jeunes citoyens turcs, libérés après plus d'un mois. Suite à cette attaque, les sociétés de transport avaient suspendu leur activité transfrontalière, pendant plusieurs mois.

Englué dans une crise politique profonde depuis des années, Haïti ne dispose plus aujourd'hui d'aucun représentant élu, au niveau national, faute d'élections organisées à temps. L'assassinat du président Jovenel Moïse, en juillet 2021, a accéléré l'emprise territoriale des gangs.