Nous avons rencontré Michel Jérent sur le "bik" des suspendus, au pied du Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG), à Pointe-à-Pitre, le lundi 15 mai 2023, jour où entrait en vigueur le décret de fin d’obligation vaccinale, pour les travailleurs des secteurs de la santé et du médico-social. C’est là que, depuis le début de la lutte syndicale contre la loi du 5 août 2021, les opposants à celle-ci se retrouvaient, solidairement, pour revendiquer leur droit à la liberté.
Michel Jérent est infirmier libéral. Il a des convictions. C’est ainsi qu’il fait partie de ceux qui ont catégoriquement refusé de se plier aux termes de cette loi sur l’obligation vaccinale. Mais il paie le prix fort, à ce combat.
Même si aujourd’hui, il a le droit de reprendre son activité, il a tout perdu, nous a-t-il expliqué, amer.
665 jours sans rémunération, sans rien du tout, considérés comme des parias (...). Nous, en tant que libéraux, on ne sait pas où on va, puisqu’on a perdu notre cabinet, on a perdu la clientèle... il faudra tout refaire et dans combien de temps ? On ne sait pas ! On attend, sachant que sur le texte il est juste écrit que, dès lors que le décret sort, systématiquement, on reprend les activités. Mais ce n’est pas comme ça !
Michel Jérent, infirmier libéral suspendu
Quant aux modalités de reprise d’activité, c’est le flou pour les libéraux, alors que les salariés, eux, vont être reçus par leurs employeurs, pour notification des conditions de leur retour au travail.
On est des laissés pour compte, alors qu’on a une très grande place dans le milieu médical en Guadeloupe ! Autant on sert de relai à l’hôpital, autant aussi on maintient la santé à l’extérieur.
Michel Jérent, infirmier libéral suspendu
L’infirmier parle de "discrimination totale", alors qu’il estime être "lâché dans la nature".
Les libéraux doivent eux-mêmes s’organiser pour reprendre leur activité. Cela implique des investissements, en matériel ou encore pour l’équipement d’un cabinet. Mais avec quels fonds ?>
Le fait est que, longtemps privés de revenus et ayant liquidé leurs économies, les professionnels sont la cible des banquiers et des huissiers, qui réclament le paiement de leurs dettes. C’est le cas de Michel Jérent.
Pour autant, l’homme ne regrette pas d’avoir mené ce combat.
On s’est battu contre l’obligation vaccinale et contre un vaccin qui était non testé, expérimental et qui était inefficace. Donc, on est digne quand même, on est fier, de savoir qu’on s’est battus pour ça. Au moins, on a choisi la liberté et la santé, plutôt que l’argent.
Michel Jérent, infirmier libéral suspendu
Parce qu’il estime son combat juste, il entend être indemnisé.
A VOIR : L’entretien complet accordé par Michel Jérent à Rémi Defrance et Ludovic Gaydu :
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