Et si on en revenait aux fleurs de mai locales ...

Des fleurs d'ici pour s'offrir un bonheur du 1er mai à moindre coût
Cette année encore, ou peut-être même plus, les vendeurs et les acheteurs de muguets se plaignent de ses prix excessifs. Il y a probablement dans ce coût la part des prix exorbitants du transport aérien auxquels s'ajoutent la répercussion du coût de la vie, perlées de quelques autres frais. Il y a surtout que, le muguet est un produit d'importation qui pourrait être remplacé par d'autres fleurs autochtones prêtes à prédire le bonheur à qui sait les regarder, les admirer et surtout, les valoriser

Scènes de ces temps de 1er mai. Des fleuristes visité-e-s par nos équipes pour commenter l'arrivée du brin magique du 1er mai. Le célèbre muguet se fait attendre, se fait cher, mais continue d'être prisé, prouvant par la même son caractère indétronable des traditions désormais établies. Alors cette année encore, il a été recherché, acheté, offert... 

©Guadeloupe

Et quand on ne peut pas l'acheter, il reste toutes les images et les souhaits des réseaux sociaux pour compenser. La carte ou l'image du 1er mai, c'est encore le muguet.

Il n'empêche, qu'ici et là, certains osent pousser la réflexion pour s'interroger sur cette si chère tradition et surtout, sur le fait qu'elle substitut aux fleurs locales de mai une fleur venue d'ailleurs.

Faire sortir de l'ombre et de sa fraicheur la "fleur de mai"

Car aux Antilles et en Guyane, les fleurs locales de mai ne manquent pas. Ainsi, une petite grappe de fleurs violettes porte le nom de "fleurs de mai" en Guadeloupe. Elle est présente dans les endroits frais, particulièrement entre avril et juin. Et certains la verraient bien dans toutes les maisons le 1er mai pour qu'elle y apporte la cordialité et la sérénité.

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Localisée comme fleur tropicale, elle fait partie de la famille verbénacées dénommées "Petrea volubilis", connues  aussi sous les noms de Pétrée ou de Liane Saint Jean. 
Sa mise en exergue en un tel jour et pour une telle vocation, permettrait d'ailleurs de lancer une exploitation de sa culture et surtout, de la protéger.

Atoumo la bien nommée

Mais cette année, certains n'ont pas hésité à promouvoir comme fleur de substitution au muguet, la célèbre Atoumo. Parée de ses clochettes tout aussi blanches que celles des muguet, elle n'a rien à envier à sa lointaine concurrente. 
Ici, sa réputation n'est plus à faire. Des bienfaits, chacun sait qu'elle en a. D'ailleurs, ses propriétés sont si multiples que son nom fait d'elle un remède contre tous les maux. D'ailleurs, wikipédia ne sait quel qualificatif peut lui aller le mieux et cite Alpinia zerumbet, son grand nom savant, comme étant une Alpinia de la famille des Zingiberaceae que l'on appellerait également « fleur de mon âme », « larmes de la vierge », « gingembre coquille », « fleur du paradis » ou encore longose. 

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Au Brésil elle est très utilisée pour traiter de nombreuses maladies y compris l’hypertension, les maux de tête, les sinusites et les rhumatismes. Aux Antilles et en Guyane, Alpinia zerumbet est utilisée en traitement contre la grippe. Le principal atout de l’atoumo est qu’elle est riche en huiles essentielles germicides et en anti-oxydants.

La fleur est également utilisée en décoction, elle permet de soulager les bronchites. En préparation dans le rhum elle a un effet diurétique. On fait aussi un sirop à base de fleurs qui favorise l’amélioration de l’état grippal, la digestion et l’équilibre de la tension artérielle.

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Enfin la racine, préparée en décoction, a des effets diurétiques et permet également de lutter contre les fièvres tenaces.

Bref ! De multiples propriétés qui confèrent à Atoumo, une notoriété qui surpasse celle d'un muguet du 1er mai.

Et non des moindres, le "Mugé péyi"

Son grand nom est Xiphidium caeruleum. C'est une espèce de plante herbacée d'origine néotropicale particulièrement du Mexique, de l'Amérique centrale, et du Nord de l'Amérique du Sud, appartenant à la famille des Haemodoraceae. Elle est connue particulièrement en Guyane sous les noms de "muguet pays", "coumarti feuilli", "tupã ɨpɨ". Ailleurs, dans l'Amérique latine, elle porte aussi les noms de Palma Bruja, Cola Paloma

Si certains considèrent que cette plante est dangereuse, car elle serait la cause de furoncles, en revanche les Amérindiens du nord-ouest de la Guyana se servent du rhizome pour soigner les coupures, les mycoses interdigitales et les irritations causées par une chenille.

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Un simple parcours qui montre que des clochettes du bonheur ne manquent pas dans nos régions. Elles ont même la capacité de restaurer la santé ou de garantir le bien-être. 

Mais bien sûr, les goûts et les plantes du bonheur ne se discutent pas. A chacun le bonheur que sa région ou que son porte-monnaie veut bien lui offrir.