Exposition des populations aux perturbateurs endocriniens : le "peut mieux faire" de l’IGAS

L'IGAS demande au gouvernement français de renforcer son plan de de lutte contre l’exposition des populations aux perturbateurs endocriniens.
L’Inspection général des affaire sociales (IGAS) vient de publier un rapport qui met en exergue les lacunes du plan de lutte contre l’exposition des populations aux perturbateurs endocriniens, en France. La stratégie adoptée par l’Etat est pointée du doigt.

La stratégie mise en place par le gouvernement pour lutter contre l’exposition des populations aux perturbateurs endocriniens est jugée insuffisante par l’Inspection générale des affaires sociales. Un récent rapport de l’IGAS met, en effet, en évidence les lacunes du plan correspondant et en dresse un bilan en demi-teinte.

Entre 2019 et 2024, la France, à l’instar de d’autres pays européens, s’est engagée à former, informer et protéger la population et l’environnement contre ces "substances chimiques d'origine naturelle ou synthétique, étrangère à l'organisme et susceptible d'interférer avec le fonctionnement du système endocrinien" (définition du ministère de la santé).

La stratégie adoptée n’a cependant pas été d’une franche efficacité.
Le 8 juillet dernier, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) ont rendu un rapport aux vitriols. Les deux organismes expriment leurs réserves dans un document, concernant l’engagement annoncé de la France dans la lutte contre les perturbateurs endocriniens.
C’est le deuxième plan que met en place l’Etat pour protéger la population contre ces substances chimiques nocives pour la santé des hommes et pour l’environnement. Pourtant, selon l’IGAS, il existe encore trop de lacunes dans les actions proposées par le gouvernement : manque de suivi des indicateurs et, gros point noir, ces actions ne permettent pas, comme cela avait été annoncé, de réduire drastiquement l’exposition des populations à ces produits.

On connaît pourtant les effets néfastes de ces substances sur le métabolisme et, parfois, sur plusieurs générations. De nombreux troubles sur la santé reproductive, notamment, ont été observés chez l’homme, la femme et l’enfant. Les écosystèmes naturels sont également impactés.

L’exposition à ces produits n’engendre pas forcément un risque pour la santé mais, en cumulant toutes ces sources, le risque peut augmenter. L’objectif est de tendre vers la sobriété chimique.

santé.gouv.fr

Sources potentielles d’exposition aux substances chimiques dont les perturbateurs endocriniens.

Dans son rapport, l’IGAS exhorte la France à aller plus loin dans ces différents plans, d’accroître les efforts entamés depuis 10 ans, de multiplier les financements et de penser ce dossier à la lumière d’une large coordination interministérielle.
"Peux mieux faire" en somme, pour atteindre un objectif ultime : zéro exposition aux perturbateurs endocriniens, à la fois pour les populations, mais aussi pour l’environnement.

Les pays les plus avancés sur ces questions de lutte contre les perturbateurs endocriniens sont les pays du Nord de l’Europe, qui en font fait une priorité depuis plusieurs décennies.