Faut-il craindre le vaccin AstraZeneca ?

Après l'Autriche, l'Italie et l'Allemagne, la France suspend à son tour, dès ce lundi, l'utilisation des doses du vaccin AstraZeneca, le temps de connaître les conclusions d'un avis sanitaire mené par l'Union Européenne. Mais faut-il pour autant remettre en question l'efficacité de ce vaccin ?

Seulement dix minutes après l'annonce de la suspension de l'utilisation des doses de vaccin AstraZeneca par l'Allemagne, la France, par la voix du président de la République, Emmanuel Macron, a emboité le pas de son voisin et de 10 autres pays Européens.En Guadeloupe, sur les 12.428 personnes vaccinées, seules 520 ont reçu une dose de l'AstraZeneca, sans aucun signalement indésirable à ce jour. Mais cette annonce fait planer une nouvelle ombre sur un sujet déjà très controversé dans l'opinion publique.

Principe de précaution

Selon le professeur Raymond Césaire, virologue et doyen de l'Université des Antilles, le retrait de l'AstraZeneca des campagnes de vaccination européennes répond au principe de précaution qui est d'usage en matière de pharmacologie. Il est appliqué au vaccin comme à n'importe quel autre médicament et intervient en raison d'un certain nombre de signaux. Dès lors, une enquête est chargée d'établir, ou pas, un lien entre les signaux et le vaccin.

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Mise en perspective

Si les signaux qui ont motivé le retrait de l'AstraZeneca sont sérieux, puisque les effets secondaires sont soupçonnés d'avoir entraîné la mort d'une infirmière en Autriche, il s'agit aussi de remettre les choses dans leur contexte. En Europe, sur 5 millions de personnes ayant reçu une dose de ce vaccin, on recence 30 cas de thrombose parmi les retours problématiques ou inquiétants remontés après la vaccination. Un résultat qui, remis dans le contexte d'une campagne de vaccination massive, ne suffit pas à l'heure actuelle, selon le professeur Césaire, à remettre en cause la protection offerte que le médicament.

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Mieux contrer les variants

Doit-on pour autant ralentir la campagne globale de vaccination ? Non, selon le professeur Césaire. Les vaccins continuent de représenter une arme solide contre la propagation de la Covid-19 et ses variants. En Guadeloupe, on vaccine aussi avec des doses du vaccin Pfizer-Biotech dont les scientifiques estiment que les résultats in vivo sont aussi voire plus satisfaisants qu'ils n'espéraient, même sur le variant anglais. Pour les scientifiques, les personnes qui ont reçu un vaccin AstraZeneca ne doivent pas s'affoler. Il faut désormais attendre patiemment les résultats de l'avis sanitaire européen.