Fermée depuis près de deux mois, la piscine de Rivière des Pères à Basse-Terre laissée à l'abandon

La piscine Rivière des Pères, Basse-Terre est à nouveau fermée
La situation de la piscine intercommunale de la Basse-Terre pose questions. L'infrastructure a rouvert ses portes récemment. Mais le bassin de 50 mètres est de couleur verdâtre et ne peut pas accueillir les nageurs.

En cette rentrée scolaire bien entamée, la situation de la piscine intercommunale de la Basse-Terre pose questions. C'est un bassin important pour tous les scolaires de la zone, mais aussi les clubs de natation. Une infrastructure qui a pourtant rouvert ses portes récemment.

La réouverture en novembre 2023 avait été accueillie avec soulagement par les usagers et les acteurs locaux, notamment le Cercle des Nageurs de la Région de Basse-Terre (CNRBT). Elle représentait la fin d’une longue période d’incertitudes depuis les ravages causés par l’ouragan Maria en 2017. Cependant, la joie aura été de courte durée. Moins d’un an après, la piscine est de nouveau hors d’usage, plongeant la population du Sud Basse-Terre dans l’amertume.

Un manque d'entretien manifeste et des conséquences pour les nageurs de la région

Pourtant, le spectacle qu'offre actuellement l'infrastructure fait peine à voir. Les images du bassin ont fait le tour des réseaux sociaux et marquent un nouvel épisode dans une longue série de dysfonctionnements. Mais cette fois, la cause principale est particulièrement accablante : une eau verdâtre.
Une réaction provoquée, principalement par une chloration insuffisante, ou alors des filtres obstrués. Un spectacle, signe manifeste d’un entretien défaillant.

L'eau de la piscine de Rivière des Pères est verdâtre, par manque d'entretien
L'eau de la piscine de Rivière des Pères est verdâtre, par manque d'entretien

Malgré les lourds investissements réalisés ces dernières années, l’infrastructure est encore une nouvelle fois victime de problèmes techniques, au grand désarroi des usagers. Pour un équipement ayant rouvert depuis à peine huit mois, après des travaux estimés à plusieurs millions d’euros, cette situation est perçue comme une véritable catastrophe.

Et provoque la colère du club de natation de Basse-Terre. Le bassin de 50 mètres n’a pas rouvert début septembre, au moment de la rentrée scolaire alors qu'il avait été fermé le 31 juillet dernier.

Une catastrophe pour quelque 40 000 enfants de la région. Cette infrastructure est utilisée par plusieurs communes. Des scolaires mais aussi des adultes.

Cette défaillance dans l’entretien a des répercussions directes. Les clubs de natation, comme le CNRBT, se retrouvent une nouvelle fois sans lieu d’entraînement. De plus, l’apprentissage de la natation, obligatoire dans le cadre scolaire, est de nouveau compromis pour les enfants du sud Basse-Terre, laissant un vide énorme dans la vie éducative et sportive de la région.

Si certains tentent de continuer leurs activités en mer, les conditions sont loin d’être idéales, notamment pour les compétiteurs.

Quel avenir pour cette structure ?

Pourtant, la piscine du chef-lieu, c’est une longue histoire, de 52 ans, rappelle le Centre des nageurs de la région de Basse-Terre. 

Une conception allemande qui n’est pas comprise de tous, murmurent certains experts. Cette piscine de Rivières des Pères avait défrayé la chronique pendant plusieurs mois. Elle est restée fermée pendant 6 ans avant de rouvrir en novembre 2023. Au grand soulagement des usagers. Un soulagement de courte durée, moins d’un an. Aujourd’hui certains proposent de tout raser pour mieux reconstruire.

Alors que la piscine reste fermée, plusieurs propositions émergent. Certains experts suggèrent de tout raser et de repartir de zéro, estimant que les problèmes techniques récurrents sont le résultat d'une mauvaise compréhension de sa conception allemande.

Un bassin flambant neuf, construit selon des normes adaptées au climat local, serait peut-être la solution la plus viable à long terme.

En attendant, la fermeture de la piscine de Rivière des Pères représente un gâchis, tant financier que social.