Evolution de la société oblige, les familles recomposées sont de plus en plus nombreuses et sont désormais une réalité ordinaire avec laquelle il faut compter. Pour autant, il y a autant de type de familles recomposées qu'il y a de manière de se séparer et de refaire famille.
En clair, la cause de cette recomposition est toujours une séparation ou un divorce qui laisse des traces, positives ou négatives selon les cas.
En elle-même, la séparation, souvent vécue comme un coup dur notamment pour les enfants, peut être plus ou moins être mal vécue avec l'arrivée d'un(e) nouveau(elle) compagnon(ne)
Il faut alors beaucoup d'attention et de bienveillance pour que ce cap difficile soit vécu le mieux possible par les enfants.
Mais dans l'étape suivante, lorsque le nouveau venu ou la nouvelle venue arrive dans cette moitié familiale et qu'il/elle a lui/elle-même un ou plusieurs enfants, c'est un nouveau tour de piste qui se joue alors.
Il y a certes des recompositions heureuses qui se glissent dans la vie des protagonistes comme on glisse une main dans un gant de velours. Mais force est de constater que ce n'est pas toujours la règle.
Le plus souvent, la nouvelle famille ainsi formée va d'abord devenir un lieu où l'on se jauge, où l'on se juge et se compare, où l'on évalue ce qui est fait pour les uns par rapport aux autres. Et il faut encore peser le poids du nouveau partenaire pour les enfants de l'autre. Là aussi, mal négociée cette relation peut vite devenir catastrophique et même gêner la progression du nouveau couple.
L'épreuve des fêtes de fin d'année
De nombreux magazines spécialisés ont compris l'enjeu d'un tel défi. En pareil cas, chacun y va de ses conseils pour que les choses se passent pour le mieux. l'un d'entre eux décrivait ainsi la complexité de cette situation :
"Avant, il y avait la famille de maman et celle de Papa. Aujourd’hui, il y a la famille de maman, celle de beau-papa, la famille de papa et celle de belle-maman : de quoi fêter 4 Noël différents ! Il est donc nécessaire de tout organiser à l’avance et de trouver des solutions faciles et équitables. Par exemple, le 24 avec maman, la journée du 25 avec papa ou inversement. Ou bien une année chez l’un, une année chez l’autre. Ou encore l’un garde les enfants pour Noël, l’autre pour le Nouvel An"
Le premier de ces conseils est souvent de favoriser la participation de tous, parents et enfants, à la préparation des festivités. du choix des cadeaux, à l'organisation de la fête. L'implication de chacun permet de favoriser un climat familial apaisé.
Noël, fête de famille par excellence, est en soi un vecteur de cohésion pour tous les types de famille. C'est l'occasion de favoriser des échanges aussi bien entre les parents et les enfants qu'entre les ex-conjoints, histoire de maintenir les conditions d'un dialogue pacifique entre toutes les parties de ces familles à rallonge.
En cela, l'étape des cadeaux est loin d'être simple mais elle est déterminante. Pour éviter les comparaisons et les sentiments de jalousie, il faut veiller à offrir des cadeaux équitables qui ne généreront, autant que possible, aucun ressentiment.
Et puisqu'il s'agit de familles recomposées, les nouveaux conjoints, souvent obligés d'éviter tout risque de discorde, oublient de s'accorder du temps, tant ils sont pris par l'attention qu'il faut accorder aux enfants pour que tout se passe pour le mieux. Mais ce temps à part fait aussi partie de ce qui facilite le relationnel : loin de toute tension, ils peuvent offrir aux enfants une attention plus détendue et de fait, favoriser la vie de cette famille élargie.
Pourtant, entre parents, beaux-parents, demi-frères, belles sœurs et parents des parents originels ou ajoutés, il y a de quoi faire le pire comme le meilleur. L'ingrédient indispensable, et probablement le meilleur, est la bienveillance. C'est elle qui permettra d'éviter les sujets qui fâchent et de veiller au bien-être de tous.
« L’intérêt de l’enfant est de vivre des situations familiales les plus apaisées possibles. Il est donc inutile de persister à faire exister la famille "d’avant" lorsqu’elle est désunie. Ce qui est important pour l’enfant c’est d’avoir la possibilité de se construire auprès d’adultes responsables et aimants, qu’ils soient leurs géniteurs ou pas. »
Catherine Audibert, psychologue