Fusillade de Poitiers : le suspect identifié comme le tireur présumé serait d'origine guadeloupéenne

Des fleurs en hommage à Anis, le jeune homme tué à Poitiers (Vienne), le 4 novembre 2024. (JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS / AFP)
Un suspect dans la fusillade qui a fait un mort et quatre blessés, tous mineurs, jeudi 31 octobre dernier à Poitiers s'est rendu aux services de police à Paris et après une garde à vue a été tranféré dans la Vienne. Des vérifications ont démontré qu'il s'agit bien de la personne recherchée. Selon une source policière sur place, le suspect serait d'origine guadeloupéenne.

Dans le cadre de l'enquête ouverte pour assassinat et tentative d'assassinats, un homme qui "se serait livré à la vente de produits stupéfiants" dans le quartier des Couronneries, lieu de la fusillade survenue jeudi 31 octobre au soir, "au cours des jours précédents", était activement recherché depuis vendredi. Placé en garde à vue, il a été identifié comme le tireur présumé dont les tirs ont fait un mort et quatre blessés, tous mineurs. Selon une source policière syndicale, il serait d'origine guadeloupéenne et serait âgé de 25 ans.

Le tireur présumé connu des services de police

"Il s'agit du tireur présumé. Il est connu des services de police", notamment pour des faits en lien avec le trafic de stupéfiants, a déclaré cette source à l'AFP. Il a également été mis en examen pour détention d'armes à Marseille, a-t-elle précisé, confirmant des informations du quotidien Le Parisien. Le suspect s'est rendu aux services de police à Paris où il a été placé en garde à vue, selon le parquet. De source policière, il a été ensuite transféré à Poitiers.

Le procureur de la République à Poitiers, Cyril Lacombe, avait indiqué mardi avoir lancé des "vérifications" pour confirmer qu'il s'agissait bien de la personne visée par un mandat de recherche dans le cadre de l'enquête ouverte vendredi dernier pour assassinat et tentative d'assassinats.Ce mandat visait un homme qui "se serait livré à la vente de produits stupéfiants" dans le quartier des Couronneries, lieu de la fusillade survenue le 31 octobre au soir.

Lors d'une perquisition dans un logement qu'il aurait occupé, sept munitions du même calibre que les 11 retrouvées sur les lieux, ainsi que "des éléments partiels d'une arme démontée", ont été saisis par la police selon le procureur de la République Cyril Lacombe. 

Des amalgames douteux avec le narcotrafic

La fusillade s'est produite jeudi soir dans le quartier des Couronneries, classé prioritaire de la politique de la ville (QPV), devant un restaurant kebab, alors qu'une soirée Halloween organisée par une association avait rassemblé de nombreux jeunes à proximité. Commentant les faits vendredi matin sur BFMTV/RMC, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, avait déclaré à tort qu'"une rixe entre bandes rivales" avait ensuite opposé "plusieurs centaines de personnes". "Les narcoracailles n'ont plus de limites (...) On est à un point de bascule", avait-il ajouté. Selon la police et le parquet, de brèves échauffourées n'ont concerné que quelques dizaines de personnes parmi la foule présente et les forces de l'ordre y ont mis fin rapidement.

L'adolescent tué était là pour Halloween

L'adolescent de 15 ans tué "n'avait aucun problème de délinquance", a souligné ce week-end l'avocate de sa mère, Me Yasmina Djoudi, qui déplore des "amalgames". Selon elle, le garçon "a dit à sa mère qu'il allait s'acheter un sandwich avant de rentrer. Et il a reçu une balle". Il "n'avait strictement rien à voir avec le trafic de drogue", a renchéri lundi la maire écologiste de Poitiers, Léonore Moncond'huy, demandant au ministre de l'Intérieur de "rétablir la vérité".