Fusillade de Bouliqui : décès d'une victime, mais "L’enquête avance très vite", déclare le procureur

Fusillade de Bouliqui : la police scientifique tente de faire parler les indices laissés par les tireurs.
Un quinquagénaire a succombé à ses blessures, après la fusillade qui a éclaté en marge d’une fête, à Bouliqui, au Gosier, la nuit dernière. "C’est choquant, mais c’est trop habituel", a déclaré un témoin, une jeune fille qui a entendu les coups de feu, alors qu’elle s’amusait dans la soirée. L’enquête a été confiée au service territorial de la police judiciaire.

L’une des victimes de la fusillade qui a éclaté peu après 1h30 du matin, dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 juin 2023, est décédée, après sa prise en charge au Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG).

Les faits se sont déroulés au niveau du rond-point de la section Bouliqui, au Gosier. Trois hommes auraient tiré, en marge d’un évènement non déclaré qui a dégénéré : la « Chill and Black ».

Cette fête, vraisemblablement très arrosée, était non déclarée et dépourvue de dispositif de sécurité.

Cinq personnes touchées par les balles

Les coups de feu ont fait cinq victimes collatérales : deux femmes de 24 et 27 ans et trois hommes de 17, 29 et 56 ans. Quatre de ces personnes ont dû être conduites à l’hôpital, dont trois qui étaient grièvement blessées, selon le constat fait par les secours.

C’est le quinquagénaire qui a perdu la vie.
Le pronostic vital d’une autre personne est engagé.

Parmi les personnes présentes, il y avait plusieurs jeunes, dont ces deux jeunes filles qui témoignent, en précisant que de telles situations sont fréquentes :

 

Les autorités judiciaires mobilisées

Au lendemain du drame, la police scientifique procédait aux relevés de rigueur sur place : les dizaines de douilles, les traces de sangs, les empreintes, les cadavres de bouteilles... c’est un long travail de décryptage de la scène de crime qui a débuté.
Les forces de l’ordre doivent aussi identifier le maximum de témoins et recueillir leur version des faits.

Scène de crime de la fusillade de Boulqui, au Gosier - 18/06/2023. ©Bruno Pansiot-Villon - Guadeloupe La 1ère

Le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, Patrick Desjardins, déplore un bilan tragique, en marge d’une fête non officielle. Il semble que les tireurs visaient au moins une personne en particulier. "L’enquête avance très vite", a-t-il précisé.

Patrick Desjardins, procureur de la République de Pointe-à-Pitre ©Jordi Rayapin et Bruno Pansiot-Villon - Guadeloupe La 1ère

Le magistrat confirme la recrudescence de la violence, en Guadeloupe. Cette situation est notamment due, selon lui, à la circulation des armes à feu, sur le territoire. Il conclut ainsi :

L’excuse de dire "je m’arme parce que j’ai besoin de me défendre" est une excuse qui n’est pas valable. On n’a jamais eu de cas de figure où une personne armée s’est défendue. Dans tous les cas, les personnes armées sont celles qui attaquent.

Patrick Desjardins, procureur de la République de Pointe-à-Pitre

Quoi qu’il en soit, quelles que soient les raisons qui poussent des individus à utiliser une arme, les sanctions judiciaires seront exemplaires et implacables.