Dimanche Gras : pourquoi la grande parade de Pointe-à-Pitre a mal tourné ?

Dimanche Gras : l'interpellation d'un individu armé a mis un terme à la Grande Parade de Pointe-à-Pitre.
Pourquoi venir à un défilé carnavalesque avec une arme à feu ? C’est ce qu’a fait l’individu qui a gâché la Grande Parade du Dimanche Gras de Pointe-à-Pitre, hier. Un homme qui, de surcroît, ne s’est pas laissé faire, lorsque les policiers ont cherché à l’interpeller. Un affrontement a éclaté et les festivités ont tourné court.

La fête était vraiment très belle, à Pointe-à-Pitre. L’habituelle Grande Parade du Dimanche Gras a rassemblé une foule de spectateurs, tous ravis de l’investissement des groupes ayant participé à ce rendez-vous ; ambiance, costumes, musiques, danses... les carnavaliers se sont donnés à fond, de l’avis général.

Sauf qu’un individu s’est invité au défilé, avec un glock dans la poche. Son interpellation a mal tourné.

Le direct du carnaval a donc été perturbé... de même que l’ensemble du défilé, qui a été stoppé, vers 21h45 :

21h45 : la Grande Parade du Dimanche Gras stoppée - 19/02/2023. ©Guadeloupe La 1ère

Interpellation musclée et policiers pris pour cibles

Les policiers qui assuraient la sécurisation des festivités carnavalesques, à Pointe-à-Pitre, ce dimanche 19 février 2023, ont repéré un individu porteur d’une arme à feu, un glock, sur le boulevard Légitimus.

Pour rappel, le Parquet de Pointe-à-Pitre avait été clair, quant au port d’arme en marge des défilés : la tolérance zéro serait appliquée par la justice. En effet, l’institution avait communiqué en ces termes, dès janvier dernier : "toute personne interpellée en possession d’une arme, quelle qu’elle soit, en marge du carnaval où les contrôles seront fréquents, sera jugée en comparution immédiate à l’issue de sa garde-à-vue avec réquisitions de prison ferme".

Mais hier, l’homme repéré par les fonctionnaires de police ne s’est pas laissé faire ; il s’est débattu et d’autres personnes sont venues lui prêter main forte en jetant des projectiles sur les forces de l’ordre.

Neuf agents ont été blessés. Deux hommes de la brigade anti-criminalité (BAC) ont été pris en charge par les pompiers et conduits au Centre hospitalier universitaire (CHU) : en état léger, l’un de 48 ans souffre d’une plaie ouverte arcade sourcilière et son collègue, âgé de 44 ans, présente une plaie à l'avant-bras droit.

Pour autant, l’interpellation a bien eu lieu ; elle s’est révélée musclée, puisque, comme l’a précisé Jean-Pierre Frédéric, directeur territorial adjoint de la Police nationale, les forces de l’ordre n’ont pas eu d’autre choix que d’utiliser du gaz lacrymogène, pour dégager les fonctionnaires en difficulté.

Le contrevenant s’était déjà fait remarquer, samedi dernier : de source policière, c’est lui qui, sans casque et roulant à grande vitesse sur un T-Max dans le défilé du Mas Maten, a fauché un spectateur et qui a ensuite voulu frapper sa victime, à Bas-du-Fort. Le public s’était alors interposé.
Le président de Cap Excellence avait appelé au calme, après cet incident.

Mouvement de foule

Dès lors que les policiers ont utilisé des grenades lacrymogènes, pour éloigner les fauteurs de troubles qui s’en prenaient à eux, un mouvement de foule a eu lieu, non loin de la zone de concours de la Grande Parade de Pointe-à-Pitre.

Dimanche Gras : mouvement de foule, lors de l'interpellation d'un individu ©RS

Lors de la dispersion des milliers de spectateurs présents, plusieurs personnes ont été prises de malaises avec détresse respiratoire.

13 victimes ont été prises en charge, par l'équipe du poste de commandement du carnaval, dont une en état grave, une femme de 74 ans ayant un trauma-crânien. Cette dernière a été transportée au CHU. Les autres victimes ont été laissées sur place, après régulation médicale.