Des écoles sous le coup d'un avis défavorable de la commission de sécurité

L'actualité de ces dernières semaines a mis en évidence la situation de plusieurs établissements scolaires où des parents d'élèves manifestent contre les risques encourus par leurs enfants qui les fréquentent. Une situation où les pouvoirs publics ont aussi leurs mots à dire

Les faits

Le 14 mars,  les parents d’élèves du groupe scolaire Raphael Jolivière à Pointe-à-Pitre bloquent l’établissement. Ils dénoncent les conditions d’insalubrité dans lesquels évoluent leurs enfants.  Un premier constat édifiant qui en cache un autre, tout aussi accablant. Le 15 décembre 2018, la commission de sécurité a en effet émis un avis défavorable à la poursuite de l’activité de cet établissement, où  402 enfants sont scolarisés.Jacques Bangou, maire de la ville est contraint de fermer l‘établissement.
Le 9 avril, une partie des élèves du groupe scolaire Raphael Jolivière intègre les locaux de l’école primaire Amédée Fengarol, qui compte déjà 375 élèves.  Mais cet établissement du premier degré est lui aussi frappé par un avis défavorable, émis le 11 décembre 2018 par cette même commission de sécurité.
Mais cela, les autorités se sont bien gardées de le dire aux parents d’élèves. Tout comme a été passé sous silence le fait que deux autres établissements scolaires de Pointe-à-Pitre sont également frappés par des mesures identiques.
Ainsi, l’école primaire Léon Feix, 217 élèves, avis défavorable à la poursuite de l’activité depuis le 11 décembre 2018. Une mise en demeure est en cours.
Enfin  l’école Raphael Cipolin, 88 élèves, avis défavorable  à la poursuite de l’activité depuis le 11 décembre 2018. Mise en demeure le 26 mars dernier.
En tout, cela représente 1 082 élèves, selon les chiffres de l’Education Nationale.

La commission de sécurité

La commission de sécurité est  présidée par le Préfet ou son représentant. Le rapporteur est  un sapeur-pompier.  Les autres membres avec voie délibérative sont le maire ou l’un de ses adjoints, le chef d’établissement parfois assisté par un enseignant ainsi que des membres du service technique de la ville. Pour autant, c’est le sapeur-pompier qui demeure le personnage central, en tant qu’expert.
Son travail est encadré par  l’arrêté du 25 juin 1980. Un document de 320 pages, constamment réactualisé,  qui détermine et encadre toutes les mesures de sécurité visant à empêcher le déclenchement d’un incendie dans des établissements recevant du public, et ce depuis la conception du bâtiment jusqu’à son exploitation, en passant par sa mise en service. Le texte prévoit également les scénarios visant à gérer les effets de panique. Des visites périodiques sont programmées tous les 3 ou 5 ans en fonction du type ou de la catégorie du bâtiment

Les réactions  des parties concernées

Chargé de veiller au respect de la réglementation, la Préfecture renvoit vers la ville de Pointe-à-Pitre, à qui appartiennent les bâtiments concernés. Nous avons contacté Jacques Bangou pour connaître sa position dans ce dossier. Savoir si un plan directeur de sécurité a été finalisé, si des travaux de mise en conformité ont été programmés ou sont en cours. Le maire de Pointe-à-Pitre n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Nous avons également contacté l’Education Nationale. Un courrier de Jean Michel Jumez, sous-préfet de préfet de Pointe-à-Pitre,  rappelle que la responsabilité personnelle et pénale des directeurs et directrices de ces établissements scolaires est engagée. Mostafa  Fourar, le recteur d’académie n’a pas souhaité répondre à nos questions et nous a renvoyé, lui aussi, vers le maire de Pointe-à-Pitre.
Reste une dernière question : la plus importante peut-être aux yeux des parents d’élèves : Faut-il fermer les trois autres écoles frappées par un avis défavorable à la poursuite de l’activité ? Pas forcément répond l’expert des sapeurs-pompiers. « S’il y a nécessité, cela sera expressément porté dans le procès verbal de visite » précise le lieutenant colonel Didier Valmy d’Herbois, chef du groupement prévention –prévision du SDIS Guadeloupe
Cette réponse suffira-t-elle à rassurer les parents rien n’est moins sûr. D’autant que le risque zéro n’existe pas

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