Décidément le maire de Pointe-à-Pitre, Harry Durimel, en prend pour son grade, cette semaine !
Pour la première fois, toutes les organisations syndicales représentant les agents de la ville se sont alliées afin de dénoncer le management de l’élu, au sein de la collectivité. L’UTC-UGTG, l’UNSA Territoriaux, la SPC Lapwent et FO Territoriaux ont décidé d’unir leurs forces pour dénoncer "toutes les dérives de l’autorité depuis 3 ans". Le premier magistrat de la ville est particulièrement pointé du doigt pour avoir "balayé d’un revers le dialogue social", selon ces syndicats.
Afin de s’expliquer, ces derniers ont organisé une assemblée générale, en présence de la presse, ce samedi matin (17 juin 2023), à la salle Rémy Nainsouta de Pointe-à-Pitre.
Les mots étaient durs ; autant que le traitement infligé au personnel communal, affirment les leaders syndicaux, qui déclarent que de "prétendu démocrate", voilà Harry Durimel devenu "Tyran".
Tensions au sein de la police municipale
Parmi les éléments déclencheurs des tensions entre le maire et le personnel, il y aurait des incidents survenus au sein de la police municipale.
En ces temps où le débat sur la "préférence locale" fait rage, "contre l’avis de tous et en toute illégalité", selon les dires des syndicats, Harry Durimel a fait le choix de recruter un "caucasien" au poste de chef de la police, plutôt que celui qui a assuré l’intérim, depuis le départ du précédent responsable.
De surcroît, le profil du candidat retenu ne semble pas correspondre à la fonction, du point de vue des agents mécontents.
Et, pour couronner le tout, dans ce contexte, le maire aurait publiquement humilié le cadre intérimaire, comme l’explique Yvan Dragin, secrétaire de la section UTC-UGTG Lapwent :
Des propos récurrents acerbes et insultants sont prêtés à l’élu, qui aurait traité les travailleurs "de drogués, d’alcooliques, de fainéants".
Travailler dans la dignité
L’intersyndicale milite pour le respect des droits des agents communaux, dont le droit de travailler dans le respect et la dignité, ou encore le droit à la promotion et à la responsabilité. Elle réclame la préférence locale à l’embauche (à compétences et diplômes égaux) et de meilleures conditions de travail, avec les moyens matériels de rigueur.
L’intersyndicale ne tolérera plus le mépris, la culpabilisation, la gestion par la terreur, ni les atteintes à la réputation des uns et des autres.
À l’heure actuelle, le climat est jugé malsain, tant au sein de l’encadrement, que des agents non gradés. La faute à un système de cooptation utilisé lors des recrutements, à en croire ce qui a été dénoncé ce samedi.
Les personnels remontés contre le maire ont prévu de se rassembler devant l’hôtel de ville, lundi matin, à 10h00.
Jacques Bangou prêt à reprendre les rênes de la ville
Pour rappel, hier (vendredi 16 juin 2023), Jacques Bangou a lui aussi organisé une conférence de presse. L’objectif de l’ancien maire était de faire cesser les commentaires à charge, au sujet de sa gestion des finances de la ville de Pointe-à-Pitre. Le président du Parti progressiste démocratique guadeloupéen (PPDG) en a profité pour critiquer la "stratégie" de l’actuel maire, Harry Durimel, "pour alléger le déficit de la commune".
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Aujourd’hui, les syndicats ont aussi souligné le fait que le déficit de la ville ait miraculeusement chuté, selon les écritures récemment présentées par la nouvelle mandature. "C’est de l’enfumage", estiment les représentants des personnels.
Jacques Bangou était présent à l’assemblée générale de ce samedi ; il serait venu de son propre chef.