C’était durant la nuit du 29 au 30 avril 2022 : d’exceptionnelles pluies diluviennes se sont abattues sur la Guadeloupe, principalement localisées sur les territoires de Pointe-à-Pitre, des Abymes, du Gosier et de Morne-à-l’Eau.
Dans ces quatre communes, pour lesquelles l’état de catastrophe naturelle a été reconnu le 11 mai dernier, des inondations importantes ont été à déplorer. Les axes routiers, nombres d’habitations et plusieurs zones commerciales se sont retrouvées sous les eaux.
Les sinistrés, particuliers et entreprises, se comptaient par centaines.
Un mois après cet épisode, les victimes professionnelles ne se sont pas toutes relevées. Les dégâts, au sein de certaines enseignes, étaient tels que la réouverture reste impossible, à ce jour.
Nous sommes allés à la rencontre de quelques-uns d’entre eux.
Cédric Brun, gérant d’une pizzeria au centre commercial de Bas-du-Fort, au Gosier, tente de redémarrer son four, notamment. Mais tout son matériel est gorgé d’eau ; ce qui provoque des courts-circuits. Même si le chef d’entreprise sait qu’il sera indemnisé, le temps lui semble long, alors que ses cinq salariés sont soit en congé, soit au chômage technique.
On sait que ça a été déclaré. On sait que la catastrophe naturelle est là. Maintenant, il va falloir attendre que ce soit posé sur le papier et, à partir de là, les assurances feront leur jeu.
Cédric Brun, gérant d’une pizzeria
Sa voisine, Zénabé Peter, gérante d’une boutique de prêt-à-porter, est presque sortie du tunnel. Elle a puisé dans ses économies pour réapprovisionner sa boutique et la remettre en état de recevoir sa clientèle, très prochainement.
Des assurances, pour l’instant, on n’a rien touché.
Zénabé Peter, gérante d’une boutique de prêt-à-porter
Le rideau est toujours baissé, dans une quincaillerie de Petit-Pérou, aux Abymes. C’est encore l’heure des grands travaux, sur place, durant quelques jours ; ce, après avoir jeté foule de marchandises souillées et dégradées, d’une valeur de près de 800.000 euros.
C’est vrai que la grosse boue a été très très très difficile à enlever. On a pris quand même deux semaines à bien nettoyer le sol. On a eu des pertes jusqu’à un mètre de hauteur dans le magasin et dans les dépôt.
Florence Liparo, responsable adjointe d'une quincaillerie de Petit-Pérou, aux Abymes
Mais nul ne pense à renoncer. Chaque patron se retrousse les manches, afin de relancer son activité, coûte que coûte.