Le Grenelle des violences conjugales : Des mesures qui relèvent de l'urgence en Guadeloupe

Le premier ministre annonce des mesures dans le cadre du Grenelle des violences conjugales
Le "Grenelle des violences conjugales" voulu par Marlène Schiappa, Secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, a été lancé aujourd'hui. Occasion pour le Premier Ministre d'annoncer plusieurs mesures pour lutter contre les violences conjugales et les féminicides conjugaux.
Le Gouvernement a lancé le "Grenelle des violences conjugales", ce mardi à Matignon, en présence des familles et des associations afin d’établir une série de mesures visant à protéger les femmes victimes de violences.

Le Grenelle a trois axes : la prévention des violences conjugales, la prise en charge des victimes et l’arsenal des sanctions contre leurs auteurs. Au terme de cette première journée, des groupes thématiques seront constitués et les différents invités pourront formuler des propositions sur chaque thème.
Le premier ministre Edouard Philippe a annoncé plusieurs mesures en ce sens, au nombre desquelles  des places d'hébergement pour les femmes en danger, audit dans les commissariats... Voir : les mesures annoncées 
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Sous les coups de poing ou de marteau, à l’arme blanche ou d’une balle, c’est une femme qui tous les trois jours en France agonise et succombe, victime de l’homme qui partage ou a partagé sa vie. 

En 2018, 121 femmes ont perdu la vie et sur les huit premiers mois de 2019, on est déjà à 101. Les conséquences sont le plus souvent dramatiques pour l’entourage, et malgré l’initiative du gouvernement de faire de la lutte contre les violences conjugales « une grande cause » rien ne semble freiner ce fléau.

On se souvient encore de ce terrible drame qui a frappé la famille de la jeune guadeloupéenne leïla , 20 ans, morte le 3 juillet dernier, une procédure a été ouverte. Son compagnon a été placé sous le statut de témoin assisté dans l’enquête pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
 

Un bilan inquiétant en Guadeloupe


En Guadeloupe en 2018, 1140 femmes ont été victimes de violence physique et 71 viols, dont 44 des mineurs, soit 27 % de plus qu’en 2017.

Depuis le début de l’année 2019, le nombre de violences faites aux femmes déclarées aux services de police et de gendarmerie a augmenté de 5.4%.
Les témoignages ne manquent pas. L'an dernier, nous avions recueilli celui de Karine. : Cf. Le calvaire de Karine

Certains faits sont rarement dénoncées car les victimes ont recours à la sphère familiale. Des actions de sensibilisation pour inciter les femmes à déposer plainte sont menées dans le territoire.
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La direction régionale aux droits des femmes et à légalité entre les femmes et les hommes mobilise des fonds pour financer des structures, un dispositif d’accueil de jour pour les femmes victimes de violences et le financement du centre d’information sur les droits des femmes et de la famille.
D'autres initiatives ont été mises en oeuvre en Guadeloupe. L'an dernier, l'Observatoire féminin a lancé sa carte inter-active des dispositifs de la lutte contre les violences faites aux femmes.