Le face-à-face entre la direction de la Centrale d’EDF PEI (Electricité de France – Production électrique insulaire) et les salariés grévistes affiliés à la FE-CGTG (Fédération de l’énergie de la Confédération générale des travailleurs de Guadeloupe) aura duré à peine plus d’une heure, ce mercredi 4 janvier 2022.
Pourtant, les parties étaient ressorties de la précédentes rencontre, hier, en affichant leur satisfaction, quant au climat et à la teneur des discussions.
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Mais la seconde nuit consécutive de coupures d’électricité, dans les foyers et entreprises de l’archipel, a changé la donne. Mardi soir, près de 45.000 clients ont subi des délestages tournants d’une à deux heures, faute d’une production insuffisante.
Dans la soirée, par communiqué, la direction d’EDF PEI a condamné les « actes de malveillance sur l’outil industriel » et a conditionné la reprise des négociations à la remise en marche de la Centrale.
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Une option inenvisageable pour la FE-CGTG.
Dialogue rompu
Direction et représentants des grévistes avaient rendez-vous à 8h30, ce mercredi, dans les locaux de la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), à Jarry ; c’est là que les pourparlers ont lieu, à huis clos.
Les leaders de la FE-CGTG sont arrivés sur place à environ 9h45.
Le directeur général Alain Delorme et son équipe sont repartis vers 10h50, en refusant de faire le moindre commentaire à la presse.
Seul le secrétaire général de la FE-CGTG a pris la parole, à l’issue de la réunion avortée du jour, pour dire que la grève sera bel et bien « durable » :
La seule et unique responsable, c’est une direction qui refuse, sur un préavis, alors qu’il n’y a aucun trouble, aucun délestage, de discuter normalement. Elle ne connaît qu’une seule chose : le rapport de forces.
Jimmy Télémaque, secrétaire général de la FE-CGTG
Des négociations poussives
Le conflit social qui sévit au sein d’EDF PEI se joue en plusieurs épisodes. Les parties se sont finalement peu rencontrées. Elles s’expriment beaucoup chacune par voie de communiqués.
La FE-CGTG affirme que la direction de l’entreprise est responsable de l’enlisement de la grève et démontre sa « non-volonté » de « négocier loyalement ». Le syndicat rappelle que ses interlocuteurs ont refusé de négocier avant le lancement de la mobilisation, « pendant toute la durée du préavis de grève, soit 13 jours », entre le 5 et le 19 décembre 2022. La discussion n’a débuté qu’après les premiers délestages, le 22 décembre.
Pas question, donc, pour le syndicat de stopper la grève, qui est l’ultime recours et qui, par la gêne occasionnée, a « contraint la direction et surtout le directeur général de PEI à se déplacer », renchérit le secrétaire général de la CGTG, Jean-Marie Nomertin qui, par communiqué, apporte son total soutien à la Fédération de l’énergie.
De son côté, à 8h00 ce mercredi matin, la direction a fait le constat de l’arrêt de la Centrale de la Pointe Jarry, « alors qu’aucun salariés ne s’est déclaré gréviste ». EDF PEI attribue l’absence de production à des « actes malveillants (...) que le conflit actuel ne saurait justifier en aucun cas ».
La Direction d’EDF PEI rappelle qu’elle est tout à fait ouverte à la reprise des négociations, mais que celle-ci reste conditionnée à la remise en marche de la centrale.
Chacun campe sur ses positions.
Alors que la discussion semblait être sur de bons rails, hier, un dangereux rapport de forces s’est donc installé. Dangereux pour la population guadeloupéenne qui, impuissante, subit les délestages, depuis le début de semaine et sans doute pour de nombreux jours à venir.