Des coupures d’électricité affectent environ 24 000 foyers, principalement dans les communes de Sainte-Anne, Sainte-Rose et Saint-François, ce lundi 16 septembre. En cause : un déficit de production de 28 MW, aggravé par des incidents techniques et un mouvement social qui paralyse une partie de la production électrique sur l'île.
Problèmes techniques et problèmes sociaux
Selon EDF Archipel Guadeloupe, la situation, qui persiste depuis le week-end, s’explique par une série de défaillances.
D'abord, un incident à la centrale géothermique de Bouillante survenu dimanche soir a réduit la capacité de production.
S’y ajoute l’indisponibilité d’une turbine à combustion, essentielle à l’alimentation du réseau. Mais le problème le plus préoccupant vient de la centrale de Pointe Jarry, où trois moteurs sont à l'arrêt.
Cette paralysie n’est pas liée à une panne mécanique, mais à une grève qui a éclaté au premier jour des négociations entre les syndicats et la direction d’EDF-PEI (Production Électrique Insulaire), sous l’égide de la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et de la solidarité (DEETS).
Face à ce qu'ils considèrent comme le non-respect du protocole d’accord signé en février 2023, les agents ont répondu à l’appel de la FE-CGTG et cessé le travail.
Le syndicat affirme que les promesses n’ont pas été tenues, d’où ce nouveau conflit.
La conséquence directe : trois moteurs sur 5 à la centrale de Pointe Jarry, qui jouent un rôle clé dans l’approvisionnement électrique de l’île, sont actuellement à l’arrêt. Et avec ces équipements arrêtés, c’est tout le réseau qui vacille.
Des délestages tournants de 2 heures
Pour tenter de limiter l'impact des coupures, EDF Archipel Guadeloupe a mis en place des délestages tournants de 2 heures. Ce système permet de répartir les coupures entre les différentes zones de l’île, afin d’éviter une panne généralisée.
En parallèle, EDF a lancé un appel à la population pour réduire sa consommation d’énergie. Il est conseillé aux foyers encore alimentés en électricité de limiter l’utilisation d’appareils énergivores, comme la climatisation, et de débrancher les équipements non utilisés, même en veille.
Quid des négociations ?
L'issue de ce conflit dépend en grande partie des négociations en cours entre la direction d'EDF-PEI et les syndicats.
Les grévistes sont déterminés à obtenir des garanties sur la mise en œuvre du protocole d’accord de 2023, tandis que la direction doit également faire face aux urgences techniques, notamment à la centrale de Bouillante.