La Guadeloupe au bord de l'épidémie de dengue

Attention à Aedes Agypti ! La menace se précise désormais. L’épidémie de dengue est plus que jamais à nos portes…Le dernier bulletin épidémiologique de Santé Publique France fait état d’une d’hausse de tous les indicateurs et l’apparition de nouveaux foyers. C’est le sérotype 2 qui circule
 
Pour la 3 ème semaine consécutive, le seuil épidémique est dépassé avec un total de cas détectés par semaine de l’ordre de 290. Pour l’instant il s’agit d’une recrudescence saisonnière mais la vigilance est plus que jamais de rigueur : 2 personnes  avec suspicion de dengue nécessitant une hospitalisation sont tout de même passées par les Urgences la semaine dernière et depuis un mois, ce sont environ 3 personnes qui empruntent, de façon hebdomadaire, les couloirs de l’hôpital pour ces motifs.
Aucune forme sévère de la pathologie n’a pour l’heure été observée
C’est à Marie Galante que la situation est la plus critique. 30% des malades biologiquement confirmés ont été recensés sur la Grande Galette. Mais 19 communes, soit  60% de  l’Archipel, sont concernées. 2 nouveaux foyers viennent d’être identifiés à Calvaire à Baie Mahault et à Saint félix au Gosier.
Ils viennent donc se rajouter à la liste des quartiers qui sont particulièrement touchés, Gourdeliane Brageleon et la Jaille à Baie Mahault, Colin à Petit  Bourg, Routier et Fond Cacao à Capesterre Belle Eau et le Bourg de Port Louis.
Les îles du Nord elles sont pour le moment épargnées. 
 Sérotype : nom donné à une variété sérologique d'une espèce ou sous-espèce de micro-organisme (bactérie, virus) basée sur des caractéristiques de leurs antigènes de surface ou de leurs protéines reconnues par des méthodes sérologiques (le sérogroupage).

La dengue est une maladie endémique dont l’impact en santé publique est considérable dans tous les pays de la zone intertropicale. 
La maladie est due à un arbovirus de la famille des Flaviviridae et du genre Flavivirus, dont il existe 4 sérotypes (DEN-1, DEN-2, DEN-3 et DEN-4.). Il n’y a pas de protection croisée entre eux et l’immunité procurée par l’infection est de longue durée. La maladie est transmise par la piqûre d’un moustique du genre Aedes, principalement Aedes aegypti. A. albopictus joue également un rôle dans l’expansion de la maladie, et localement d’autres espèces peuvent être impliquées.
La forme clinique classique associe une fièvre élevée d’apparition brutale à des signes non spécifiques de type arthralgies, céphalées, douleurs rétro-orbitaires, courbatures et asthénie. L’évolution est le plus souvent favorable, mais l’asthénie et les douleurs peuvent persister pendant plusieurs semaines. Dans 1 à 5 % des cas, l’évolution se fait vers une forme sévère, avec des troubles hémorragiques ou un syndrome de choc, conduisant à la mort dans 30 à 40 % des cas en l’absence de traitement.

Il n’existe pas de traitement spécifique de ces complications. La prise en charge des formes sévères fait appel aux traitements symptomatiques des complications hémorragiques et du syndrome de choc.

La prévention repose sur la lutte anti-vectorielle, qui présente de sérieuses limites sur le terrain.

Il est conseillé de se protéger des piqûres de moustique. Il convient de respecter les mesures habituelles de lutte anti-vectorielle :
* port de vêtements couvrants ;
* répulsifs anti-moustiques, contenant du DEET, sur la peau découverte ;
* vêtements et moustiquaire imprégnés d'insecticide pour la sieste et la nuit ;
* les personnes qui utilisent un écran solaire doivent appliquer le répulsif 20 minutes après l'écran solaire.