HAÏTI : le premier ministre accepte de "partager le pouvoir" avec l'opposition

Ariel Henry, 1er ministre d'Haïti (illustration)
Après avoir fait la sourde oreille le 7 février dernier, date à laquelle il avait promis d’organiser une élection présidentielle, via un accord conclu en décembre 2022, le 1er ministre haïtien a consenti de partager le pouvoir avec l’opposition. Décision prise mercredi, lors d’un sommet de la Caricom. Ariel Henry, qui espère l’envoi rapide d’une mission internationale de soutien aux policiers haïtiens, pour faire face aux gangs armés qui sèment la terreur dans le pays, se montre conciliant vis-à-vis de la communauté internationale.

Le Premier ministre haïtien a accepté de "partager le pouvoir" avec l'opposition, dans le cadre d'un accord visant à ouvrir la voie à des élections d'ici un an, a annoncé mercredi (28 février 2024) son homologue d'Antigua-et-Barbuda, lors d'un sommet de la Communauté des Caraïbes (Caricom).

Ariel Henry, qui dirige Haïti depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse, en juillet 2021, a été confronté, ces dernières semaines, à de violentes manifestations exigeant son départ, ce qui a aggravé l'instabilité politique dans ce pays ravagé par la violence des gangs.

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Selon un accord conclu en décembre 2022, le Premier ministre haïtien devait organiser des élections le 7 février 2024, afin de laisser le pouvoir. Sur place, aucun scrutin n'a eu lieu depuis 2016 et la présidence reste vacante.

Nous avons parcouru un long chemin (...). Henry s'est engagé à servir d'intermédiaire honnête et à partager le pouvoir.

Gaston Browne Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda

En octobre dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son accord pour l'envoi d'une mission multinationale, dans ce pays en proie à une grave crise politique et humanitaire, ainsi qu’à la violence des gangs, qui contrôlent des pans entiers du territoire.

Alors qu'elle devait en principe être menée par le Kenya, un tribunal de Nairobi a bloqué fin janvier l'envoi prévu de mille policiers kényans. C’est d’ailleurs pourquoi Ariel Henri s’est rendu dans ce pays d’Afrique, cette semaine : le but est de débloquer la situation.

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Gaston Browne a appelé les Etats-Unis, la France et le Canada à jouer un rôle plus direct, dans le déploiement de cette force.

Il existe une obligation morale minimale de jouer un rôle moteur dans la résolution de cette affaire et de ne pas faire supporter à un groupe de pays en développement tous les sacrifices liés aux pertes de vies humaines.

Gaston Browne Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda

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Selon l'ONU, le mois de janvier a été le plus violent depuis plus de deux ans, en Haïti, où près de 5.000 personnes ont été tuées en 2023, dont 2.700 civils victimes de gangs.

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