"Halte à la taxe !" : la filière hippique mobilisée contre un projet de hausse de la fiscalité sur les paris

Hippodrome Saint-Jacques, à Anse-Bertrand, avant le début des travaux de rénovation - 09/2022.
Les chevaux sont au repos ce jeudi, les professionnels du monde des courses étant mobilisés à Paris, pour dénoncer un projet de hausse de la fiscalité sur les paris hippiques. Un amendement déposé à l’Assemblée nationale, retiré depuis, a mis le feu aux poudres. Les acteurs tiennent à marquer le coup, pour dire leur colère, leurs craintes et évoquer leurs difficultés, alors que les paris sportifs en ligne impactent petit-à-petit leurs revenus, à la baisse.

Pour la première fois depuis la pandémie de Covid-19, les hippodromes sont fermés en France, ce jeudi 7 novembre 2024. La raison n’est pas sanitaire, cette fois, mais fiscale. Aucune course n’est organisée, en cette journée filière morte, en guise de protestation contre un amendement qui prévoyait d’augmenter la fiscalité sur les paris hippiques.

Manifestation à Paris

Les éleveurs, entraîneurs, jockeys et autres partenaires directs et indirects du trot et du galop manifestent à Paris, aujourd’hui.

On est une vraie filière agricole, on est des laborieux (...) Taxer le PMU revient à prendre dans nos ressources.

Thibault Lamare, entraîneur de chevaux (interview France Info)

Les professionnels des courses redoutent une hausse de la fiscalité sur le produit des paris hippiques.

L’objectif de la filière est de convaincre le gouvernement de retirer définitivement l’amendement qui, selon ses acteurs, "condamnerait les courses à très court terme". Selon leurs calculs, la révision de la taxe équivaudrait à 35 millions d’euros de manque à gagner supplémentaires, soit "l’équivalent d’un mois sans courses" et "d’un mois sans salaire pour les professionnels".

Un projet déjà avorté

Pour renflouer les caisses de l’Etat, le texte pointé du doigt, déposé à l’Assemblée nationale, prévoyait d'augmenter la taxe de 6,9% à 7,5% sur les paris hippiques passés dans les hippodromes et dans les PMU et de 6,9% à 15% pour les paris en ligne.

Cette proposition a d’ores et déjà été rejetée ; le ministre du budget a lui-même dit son opposition.
Mais la profession a tenu à marquer le coup, craignant que l’idée ne refasse surface au Sénat, ou à la faveur d’un 49.3.

Le fait est que les paris hippiques décroissent, dans le contexte de développement des paris sportifs en ligne. Les revenus qui reviennent à la filière sont donc moindres.
Entre les champions qui rapportent gros et les autres, le fossé peut être énorme.

En Guadeloupe, la filière hippique est en pleine restructuration, alors que l’hippodrome d’Anse-Bertrand est dans une longue phase de travaux.

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En revanche, les parieurs sont nombreux localement. Et, parfois, certains remportent des lots appréciables.