Le débat fait actuellement rage, au niveau national, autour du harcèlement scolaire. Le ministre de l’Education nationale réclame un électrochoc des instances rectorales, pour une meilleure prise en compte des victimes.
C‘est suite au suicide, le 5 septembre dernier, de Nicolas, jeune Marie-Galantais de 15 ans scolarisé dans un lycée de Poissy (région parisienne), que le gouvernement s’est à nouveau saisi de cette thématique. Ce garçon avait fait l’objet de "brimades et d’injures répétées, de la part de plusieurs élèves nommément désignés", avait confirmé Gabriel Attal. Après le drame, une enquête administrative a été ouverte, pour comprendre ce qui a poussé cet adolescent au suicide.
Mais, face à ces faits, dans un échange de courriers, le rectorat de Versailles avait dénoncé une "calomnie", de la part de la famille de Nicolas. Rectorat qui a ainsi fait preuve de "défaillance", selon le terme employé par la cheffe du Gouvernement, Elisabeth Borne, par la suite.
Ce phénomène n’est pas nouveau et touche tout le territoire national.
Témoignage de Thomas, 14 ans
"Le harcèlement scolaire toucherait près d'un élève sur dix chaque année", selon service-public.fr, le site officiel de l’administration française.
La Guadeloupe n’est pas en reste.
Thomas, 14 ans, réside et est lycéen à Marie-Galante. Il a lui aussi été victime de harcèlement scolaire. Issu d’un cocon familial solide, il a subi quatre années de souffrance, au collège, car victime d’agressions morales répétées ; les propos tenus à son égard étaient à connotation raciste.
Comment est-il sorti de cet engrenage ? En faisant preuve de résistance, en faisant le dos rond, mais aussi grâce à son empathie ; il a tenté de comprendre ses agresseurs.
C’est ainsi qu’au lieu de témoigner de ce qu’il a vécu, il a préféré livrer son analyse de la situation :
Ces gens-là ne sont pas supérieurs, parce qu’ils sont aussi mal dans leur peau. C’est vrai que, quand on est adolescent, on ne se sent pas bien dans sa peau, on se cherche une identité. Du coup, ça conduit à ce genre de phénomène.
Thomas Nagau, 14 ans
Ça m’a touché, parce que voir un gamin mal comme ça... avec le recul ça va, mais j’étais révolté.
Jean-Luc Nagau, 54 ans, infirmier, père de Thomas
Cette histoire, c’est du passé. Mais les sourires et la décontraction affichés aujourd’hui masquent les cicatrices laissées au sein de la famille Nagau qui, fort heureusement, a su se serrer les coudes, pour faire face.
Aujourd'hui, l'adolescent continue son petit bonhomme de chemin, avec sérénité.
Ses deux grandes sœurs ont quitté le nid ; elles sont aujourd’hui étudiantes.
Le harcèlement scolaire, un délit
Le harcèlement scolaire isole les victimes. Ce type de violence est aussi caractérisé par la répétitivité des agressions verbales, physiques et/ou psychologiques. Les auteurs, qui agissent seuls ou en groupe, intimident leurs victimes, les insultes, les menacent, s’en moquent, les humilient, font du chantage, les rackettent, les rejettent... les oppriment. Ils instaurent un rapport de force, dominant/dominé. Quand ils usent des nouvelles technologies (téléphone, Internet, réseaux sociaux...) pour atteindre et nuire à la personne harcelée, on parle de cyberharcèlement.
Les victimes, témoins et proches doivent dénoncer ces agissements auprès des instances dédiées, tant au sein des établissements scolaires, qu’auprès des forces de l’ordre, ou d'une association d’aide aux victimes.
Plus de renseignements, quant aux démarches possibles, sont accessibles sur le site du ministère de l’Education nationale et de la jeunesse.
La loi punit le harcèlement scolaire, mais aussi les violences scolaires et la provocation au suicide.
Le harcèlement scolaire est désormais reconnu comme un délit pénal qui pourra être puni jusqu'à 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende en cas de suicide ou de tentative de suicide de la victime harcelée. C'est ce que prévoit la loi visant à combattre le harcèlement scolaire publiée au Journal officiel du 3 mars 2022.
service-public.fr
C’est à lire, en détail, en cliquant ici > Le harcèlement scolaire devient un délit : ce que dit la loi