Deux grands rendez-vous aujourd’hui d’abord à Pointe-à-Pitre ce matin au Musart et cet après-midi à 15 heures aux archives départementales à Gourbeyre.
Jean-Pierre Sainton, professeur des universités, historien est décédé en août dernier. Une personnalité qui a beaucoup contribué à faire connaître l’histoire de la Guadeloupe. Son décès subit a marqué plus d’un. Il aura contribué à l’écriture d’une série d’ouvrages sur notre histoire.
A l’occasion de la sortie d’un ouvrage sur Mai 1967 en Guadeloupe, la société d’histoire a décidé de rendre hommage à Jean-Pierre Sainton.
Dans une analyse faite sur les évènements de mai 67 et avec le recul du temps, Jean-Pierre Sainton dit dans un entretien avec Olivier Favier pour "Dormira jamais" :
"Tout indique deux phénomènes forts : Tout d’abord, la politique initiée par l’État aux Antilles depuis 1960-61 a non seulement cassé la dynamique consensuelle qui s’amorçait aux Antilles sur le changement politique, mais encore va renforcer dans le tissu politique interne antillais la présence de l’État tutélaire comme seul agent capable d’offrir un avenir aux Antilles. Elle va donc approfondir la désarticulation politique antillaise.
En Martinique, le fait est patent dès 1963 : lorsque les jeunes de l’OJAM sont arrêtés et déférés devant la Cour de Sureté de l’État pour propagande autonomiste, ils sont ultra-périphérisés, littéralement vomis de tous, par les mêmes personnes, qui quelques années auparavant réclamaient un réaménagement des rapports politiques avec la France.
En Guadeloupe, ce sera plus tragique puisque la volonté répressive de l’État d’éradiquer le mouvement nationaliste va trouver des complicités conscientes jusqu’au sein du parti communiste de l’époque."
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