C'était il y a 68 ans... Le 14 février 1952, au Moule, une grève est organisée par les ouvriers de l'usine Gardel pour une hausse de leurs salaires. Pour démanteler les barrages érigés par les grévistes, les CRS font usage de leurs armes. 4 personnes sont tuées et 14 autres blessées.
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Le 14 février 1952, sur fond de contestation sociale, les forces de l’ordre faisaient usage de leurs armes dans la ville du Moule. Des ouvriers de la sucrerie de Gardel étaient en grève pour réclamer une revalorisation salariale.
Bilan : 4 morts et 14 blessés.
Et le mouvement fait boule de neige, en Janvier 1952, ouvriers et cultivateurs obtiennent le soutien de fonctionnaires qui réclament également une revalorisation salariale.
Les Mouliens constituent le fer de lance du mouvement. En prévision de tout débordement et pour sans doute impressionner les meneurs, le 11 février 1952, les CRS (Compagnies républicaines de sécurité), se positionnent dans la ville du Moule. Comme bien souvent dans ce cas, de part et d’autre on se regarde en chien de faïence…
Jusqu’au 14 février, quand un barrage est monté à l’entrée du Boulevard Rougé. L’objectif de ceux qui le tiennent est d’empêcher l’accès de l’usine Gardel aux charrettes qui transportent la canne.
L’ordre est donné aux CRS de lever l’obstacle…
Et tout se précipite. On ignore encore dans quelles circonstances exactes mais toujours est-il que les CRS ouvrent le feu.
En 1998, Laurent Berville, conseiller municipal du Moule à l'époque des faits, témoignait, à l'occasion du 46ème anniversaire du massacre :
Ces événements sont restés dans la mémoire sous le nom de "Massacre de la Saint-Valentin".
Version très largement contestée par les travaux de recherche que les historiens ont pu mener sur ces événements. René Bélénus vient de publier un dernier texte à la lumière de nouvelles archives : coupures de presse de l’époque, celles du Journal France Soir du 15 février et tracts syndicaux.
La volonté de revanche des forces de l’ordre malmenées, quelques jours auparavant à Morne-à-l’Eau, où des premiers affrontements entre ouvriers et CRS avaient eu lieu, et la préméditation apparaissent probables à la lecture de ces différents documents.
Bilan : 4 morts et 14 blessés.
Des revendications sociales partagées
Tout débute en novembre 1951. Dans le nord Grande-Terre, sur les exploitations qui fournissent la canne aux usines, les ouvriers agricoles sont en ébullition. Ils réclament une meilleure rémunération et des journées de travail moins lourdes. Très rapidement les ouvriers sont rejoints par les petits planteurs qui réclament à leur tour un meilleur prix de la tonne de canne.Et le mouvement fait boule de neige, en Janvier 1952, ouvriers et cultivateurs obtiennent le soutien de fonctionnaires qui réclament également une revalorisation salariale.
Grève générale illimitée
Des revendications qui sont relayée par un appel à la grève générale illimitée sur toutes les exploitations agricoles. Et de fait la sauce semble prendre puisque des débrayages sont constatés non seulement dans le nord Grande-Terre, à Anse-Bertrand, mais également à Capesterre ou à Sainte-Rose.Les Mouliens constituent le fer de lance du mouvement. En prévision de tout débordement et pour sans doute impressionner les meneurs, le 11 février 1952, les CRS (Compagnies républicaines de sécurité), se positionnent dans la ville du Moule. Comme bien souvent dans ce cas, de part et d’autre on se regarde en chien de faïence…
Jusqu’au 14 février, quand un barrage est monté à l’entrée du Boulevard Rougé. L’objectif de ceux qui le tiennent est d’empêcher l’accès de l’usine Gardel aux charrettes qui transportent la canne.
L’ordre est donné aux CRS de lever l’obstacle…
Et tout se précipite. On ignore encore dans quelles circonstances exactes mais toujours est-il que les CRS ouvrent le feu.
En 1998, Laurent Berville, conseiller municipal du Moule à l'époque des faits, témoignait, à l'occasion du 46ème anniversaire du massacre :
4 victimes
Quatre hommes et femmes sont tués et 14 autres sont blessés. Selon plusieurs témoignages, certaines des victimes, de simples passants, n’avaient rien à voir avec les manifestants.Ces événements sont restés dans la mémoire sous le nom de "Massacre de la Saint-Valentin".
Légitime défense ou revanche des forces de l'ordre ?
Le Ministre de l’Intérieur de l’époque Charles Brune publiait un communiqué, quelques jours après le drame, pour justifier le recours aux armes. Selon lui, les forces de l’ordre avaient été attaquées et se trouvaient en état de légitime défense.Version très largement contestée par les travaux de recherche que les historiens ont pu mener sur ces événements. René Bélénus vient de publier un dernier texte à la lumière de nouvelles archives : coupures de presse de l’époque, celles du Journal France Soir du 15 février et tracts syndicaux.
René Bélénus, historien
René Bélénus, historien