Immobilier : un quart de baisse des transactions au 1er semestre 2023

En plus des difficultés d'obtenir un crédit bancaire et des taux d'intérêt très élevés, les biens à la vente sont très chers.
Les transactions immobilières sont au ralenti, dans l’Hexagone, mais aussi en Guadeloupe, où le marché est en recul de 20% à 25% en moyenne, au 1er semestre 2022. La faute aux établissements bancaires, plus restrictifs quant à l’attribution de crédits. Les taux d’emprunt atteignent, par ailleurs, des sommets.

Le marché de l’immobilier tourne au ralenti, en France hexagonale ; les prix des biens explosent par endroits.
Une tendance qui est également observée en Guadeloupe, à tel point qu’en l’état actuel des choses, devenir propriétaire se révèle être un rêve inaccessible, pour beaucoup.

Au 1er mai 2023, le prix du mètre carré était estimé à 3593 euros en moyenne, localement ; c’est 10% de plus que l’an dernier et 44% de plus sur 5 ans. La ville la plus chère est Saint-François.

Difficile accession à la propriété, en Guadeloupe

Selon le réseau des agences Laforet, depuis fin 2022, le nombre de transactions immobilières a chuté de 20% à 25%, dans l’archipel guadeloupéen. Un ralentissement conséquent.
Les raisons des difficultés d’accession à la propriété et de vente de biens sont multiples, selon le gérant de ce groupe, Pierre-Marie Laniesse.

D’abord, "les partenaires banquiers ont des instructions très strictes et ont revu les règles d’accessibilités aux crédits", explique-t-il. Les taux de crédit immobilier ont connu un niveau historiquement bas, fin 2020 et durant toute l’année 2021. Mais, depuis le début de l’année 2022, les taux remontent assez vite. Ils ont atteint les 2% à plus de 3% et devraient dépasser les 4%, en septembre prochain.

Contrairement à la tendance observée dans l’Hexagone, où l’évolution des prix tourne autour des -5% à -10%, en Guadeloupe, "les prix sont durablement hauts", poursuit l’agent. "Les vendeurs souhaitent toujours avoir un prix très élevé de leur bien", si bien qu’il y a "une déconnexion entre la capacité financière des acquéreurs et ce qu’aimeraient avoir les vendeurs".

Ceux qui ont opté pour la construction d’une maison, de leur foyer, ont été confrontés à une augmentation de 20% en moyenne du coût travaux, sur le 1er semestre 2023 ; les matériaux sont bien plus onéreux.
Des professionnels choisissent, eux, l’attentisme. "Il y a des projets qui sont stoppés" à cause de ce coût de la construction, constate le professionnel ; des promoteurs préfèrent différer, avant de s’engager sur du foncier et permettre l’érection de logements, sur un territoire où, pourtant, il manque près de 5000 logements sociaux. Le fait est que répercuter ce prix et l’additionner à celui de la vente fermerait la porte à beaucoup d’acquéreurs. "Là, on serait totalement coupés du marché et plus personne ne pourrait acheter", confirme Pierre-Marie Laniesse.

     

De surcroît, pour un primo accédant, devenir propriétaire devient de plus en plus complexe ; on lui demande des garanties supplémentaires.

Au final, 20% des acquéreurs ne se projettent plus, actuellement et attendent l’an prochain pour lancer leur projet pour devenir propriétaire.

Un rebond possible au 2nd semestre ?

Cette situation donne donc un gros coup de frein au marché de l’immobilier. Inflation, flambée ininterrompue des taux d’intérêt, rénovation énergétique des logements... la tendance entre l’offre et la demande se traduit par un volume de transactions en grande difficulté.

Les professionnels comptent sur une amélioration de la situation, au second semestre 2023. Ils appellent notamment à un assouplissement des conditions d’éligibilité aux crédits, par les partenaires bancaires.