Incendie CHU : Le procureur de la République ouvre une information judiciaire

Une information judiciaire a été ouverte mercredi suite à l'incendie qui a détruit une partie du CHU de la Guadeloupe le 28 novembre 2017, a-t-on appris du parquet de Pointe-à-Pitre, jeudi soir.
L'information judiciaire a été ouverte "pour trois motifs", a précisé à l'AFP Xavier Bonhomme, procureur de la République de Pointe-à-Pitre: "dégradation involontaire du bien d'autrui par explosion ou incendie dû à la violation manifestement délibérée d'une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence", "mise en danger de la vie d'autrui" et "blessures involontaires avec incapacité supérieure à trois mois".
                 
Un agent technique affecté au magasin du service biomédical, présent dans les locaux où a pris l'incendie, avait été gravement intoxiqué.

Des doutes sur les causes de l'incendie

Jusque là, le dossier faisait l'objet d'une enquête préliminaire qui a été clôturée pour laisser place à l'ouverture de l'information judiciaire. "Il me semble important de recourir à ce cadre juridique pour définir précisément les causes de cet incendie", a précisé M. Bonhomme.
                 
Si l'expertise judiciaire, dont les conclusions ont été révélées début mars "privilégie la cause accidentelle sans exclure la piste criminelle", selon M. Bonhomme, évoquant la piste du "mégot de cigarette", une seconde expertise vient jeter le doute sur les causes de l'incendie.               
L'expertise de l'assureur de l'hôpital, "récupérée par le parquet", met en effet en cause une défaillance technique et incrimine "le système de climatisation du local" où a pris l'incendie, selon la même source.                
"Il est important d'avancer sur ce sujet et d'en déterminer la responsabilité et l'imputabilité", souligne encore M. Bonhomme, ajoutant que "beaucoup de déchets de toutes sortes" se trouvaient dans le local technique, ayant pu jouer un rôle dans la propagation de l'incendie.

Deux juges saisis de l'affaire   

"De nombreuses auditions" ont été menées dans le cadre de l'enquête car "plusieurs personnes travaillaient" dans ou à proximité du local technique où a pris l'incendie.           
L'enquête devra par ailleurs déterminer "d'éventuels dysfonctionnements de l'alarme au niveau du local et des portes coupe-feu qui auraient été constamment ouvertes, c'est à vérifier", ajoute encore le procureur.           
Deux juges ont été saisis mercredi. La peine encourue est de "3 ans de prison et 45.000 euros d'amende".