Indemnités pour calamité agricole : une goutte d'eau, face à l'ampleur des pertes

Sécheresse (illustration).
Les mesures d’indemnisations pour calamité agricole ne sont pas la hauteur du préjudice subi. C’est ce que dénoncent les syndicats agricoles et de l’élevage.

Reconnaissance de l'état de calamité agricole

Cela aurait dû être une bonne nouvelle, pour les agriculteurs et les éleveurs de la Guadeloupe : l'état de calamité agricole, liée à la sécheresse, a été reconnu, lundi 31 août 2020, par arrêté préfectoral.
Nous vous parlions, en début de semaine, de cette reconnaissance de l'état de calamité agricole, par les services de l'Etat et des modalités, pour bénéficier des indemnisations correspondantes, dans cet article : 

Loin du compte

Mais cette mesure est jugée insuffisante, par les professionnels du secteur agricole et de l'élevage, notamment parce qu'il ne prend en compte que la période d'avril à mai 2020, sans qu'aucune donnée scientifique ne soit présentée.
Selon eux, l'Etat ne peut pas considérer que la sécheresse s'est arrêtée en mai dernier ; la réalité est qu'en ce mois de septembre les pâturages sont toujours asséchés.
L'eau manque cruellement, notamment dans le Nord Grande-Terre, territoire où l'eau se fait rare... même au robinet.
Malgré les réunions qui se sont tenues, entre agriculteurs et acteurs de la Direction de l'alimentation de l'agriculture et de la forêt (DAAF), les attentes des opérateurs n'ont pas été entendues.
Enfin, autre obstacle pour percevoir les aides de l'Etat : les démarches administratives et les documents à fournir, pour bénéficier du fonds de secours, paraissent insurmontables à beaucoup d'agriculteurs, déjà mobilisés à temps plein sur le terrain.

A (re)voir le reportage d'Eddy Golabkhan et Christian Danquin, à ce sujet :
©Guadeloupe La 1ère
 

Calamités en cascade

Le contexte est réellement contraint, pour les professionnels de l'élevage et de l'agriculture.
Hormis des conditions climatiques, ils se plaignent des taxes auxquelles ils sont soumis et qui augmentent toujours davantage, mais aussi des factures d'eau qui leur sont envoyées, alors que le précieux liquide peine à arriver jusqu'à eux ; les coupures sont monnaie courante, pour bon nombre de professionnels.
Enfin, les intrants (engrais, matériels...) sont bien plus coûteux, dans l'archipel, qu'en France hexagonale, selon les plaintes des syndicats du secteur.