"Tais-toi Mamadou"... Ces mots, prononcés le 16 janvier dernier, par un élève de classe de 3e, visant l'une de ses camarades à la peau noire, résonnent encore.
Et pour cause, ce vendredi matin (31 mars 2023), la mère de l'adolescente était convoquée à la gendarmerie, accusée de diffamation par la principale du collège privé "Be Happy" situé à Baie-Mahault, dans lequel sont scolarisés les deux enfants.
Dans cette affaire, deux versions s'affrontent...
Ces derniers jours, dans les colonnes du quotidien France Antilles, la mère de famille a raconté le calvaire que vit sa fille de 15 ans, depuis ce 16 janvier. Les rires des autres élèves après l'insulte raciste, la passivité du professeur encadrant et la direction de l'établissement peu loquace sur ce dossier.
Et le problème est bien là pour la mère de la jeune fille insultée. Aucune communication n'émanant de l'école ne lui parvient avant que sa fille ne lui raconte tout et ne lui fasse part de son malaise.
Si le garçon impliqué a présenté des excuses et offert des chocolats et des macarons, le mal est fait. D'autant plus, précise la mère de famille, les parents du garçon ont eux été informés de la situation.
De son côté, la direction de l'établissement scolaire affirme avoir pris ce problème "à bras le corps" dès les premiers jours. Pour la directrice, au fil des jours, l'adolescente aurait retrouvé sa place au sein de l'établissement. Elle rejette totalement les accusations portées à son encontre.
L'élève incriminé a été sanctionné. Des documentaires et films sur le racisme ont été diffusés aux collégiens, ce qui, selon la mère de famille, aurait été mal accueilli. Elle explique qu'à partir de ce moment, plusieurs camarades ont donc commencé à s'en prendre à sa fille. Un professeur d'éducation physique et sportive aurait également eu des propos jugés dérangeants sur l'affaire.
L'adolescente se replie sur elle-même et inquiète. Elle entame des séances avec une psychologue.
Mais depuis le 16 mars dernier, elle est déscolarisée. Un différend financier entre sa famille et l'école aurait mené à cette nouvelle complication.
La mère de famille a également porté plainte à l'égard de l'école pour injure raciale, harcèlement scolaire, diffamation publique à caractère racial. Elle prévoit de se porter partie civile.