Pour autant, on ne le dit peut-être pas assez mais l'étude affirme aussi que, globalement, dans la majorité des familles sondées, les jeunes s’entendent bien avec leurs parents.Quand les tensions surviennent, elles sont souvent associées à des difficultés familiales ou financières. Ainsi, elles sont plus importantes lorsque les parents sont séparés, particulièrement avec le père. Elles sont également plus fréquentes chez les jeunes au chômage. De même, les jeunes adultes ayant des relations difficiles avec leurs parents ont plus souvent des difficultés financières, et les étudiants sont moins aidés financièrement par leurs parents lorsque les relations sont tendues. Enfin, les jeunes en mésentente avec leurs parents se disent globalement moins satisfaits dans la vie ; le lien entre ces tensions et leur bien-être est comparable à celui d’autres déterminants du bien-être, tels que la mauvaise santé, le chômage ou les difficultés financières.
Six jeunes sur dix estiment ne rencontrer aucun problème de relation avec leurs parents.
Les jeunes femmes déclarent moins souvent que les jeunes hommes ne pas avoir de problème particulier avec leurs deux parents (61 % contre 68 %). Ceci reste vrai à situation comparable d’activité et de logement, d’âge et de statut matrimonial des parents. Selon les parents, les tensions sont plus rares : 77 % ne relèvent pas de problème particulier avec leur enfant, 18 % évoquent des tensions de temps en temps, 3 % souvent et 2 % n’ont plus de relations avec lui. La perception des jeunes est plus souvent proche de celle de leur mère que de celle de leur père.
Malheureusement, c'est du quart restant dont il faut se préoccuper. C'est sur lui que l'étude contribue à mettre un phare. D'abord parce qu'ils font état de tensions plus ou moins fréquentes avec au moins l’un de leurs parents. Beaucoup d’entre eux sont issus de couples séparés. D'ailleurs, dix fois plus de jeunes connaissent des tensions avec leurs parents quand ceux-ci sont séparés, par rapport aux jeunes dont les parents vivent ensemble.
Ces tensions concernent essentiellement les relations avec le père. De même, l’absence de relations avec le père est plus fréquente quand les parents sont séparés (elle concerne 28 % des cas), alors qu’elle est très rare dans le cas de parents vivant ensemble (inférieure à 1 %). Quand les contacts avec le père sont maintenus, ils sont plus rares : 55 % des jeunes décohabitant dont les parents sont séparés appellent leur père au moins une fois par semaine, contre 78 % de ceux dont les parents vivent ensemble...
Lorsque les parents séparés ne sont pas en bons termes, le risque de mésentente avec leur enfant adulte est plus élevé : dans 18 % des cas, les parents n’ont plus de relation avec lui (contre 3 % des autres parents séparés).
La qualité des relations familiales est essentielle au bien-être des jeunes adultes
On retiendra cependant que, en matière de relationnel familial, le rôle des parents est loin de se limiter à l’aide financière. La qualité des relations familiale est essentielle au bien-être des jeunes adultes. Selon les auteurs de l'études, ceux qui en sont privés « sont moins satisfaits dans la vie ». Cette satisfaction s’établit en effet à 7,5 sur 10 en moyenne et baisse à 6,1 en cas de tensions avec les deux parents. Un point positif qui cependant n'étonnera pas, Les jeunes peuvent davantage échanger avec leur mère, surtout sur les sujets les plus intimesLa mère recueille le plus de confidences, et la différence avec le père est davantage marquée pour les sujets les plus rarement abordés, comme la vie sentimentale (60 % des jeunes peuvent en discuter avec leur mère, 33 % avec leur père) ou la vie sexuelle (respectivement 37 % contre 19 %). L’entente avec les deux parents va logiquement de pair avec la possibilité d’échanger sur des sujets plus variés avec eux, : dans ce cas, 6,5 thèmes peuvent être abordés en moyenne sur les huit proposés dans l’enquête, contre 5 pour ceux qui connaissent des tensions plus ou moins fréquentes avec leurs deux parents.