Procès des viols de Mazan : "Je serai toujours là pour lui" a déclaré Célia, ex-compagne guadeloupéenne du plus jeune accusé Joan K.

Les coaccusés du procès de Mazan arrivent au tribunal d'Avignon.
Les proches de Joan K le soutiennent. Son frère Georgio et la mère de son enfant, la Guadeloupéenne Célia, notamment, sont venus témoigner à la barre, en sa faveur, cette semaine, au procès des viols de Mazan, une affaire qui fait couler beaucoup d’encre. Le principal sujet, dans cette affaire, est la vision du consentement. Les 51 coaccusés en ont une vision glaçante.

Le Guyanais Joan K., militaire âgé de 26 ans, est le plus jeune accusé du procès des viols de Mazan, suivi par la presse internationale, tant les faits sont sordides, hors normes et glaçants. La victime, Gisèle Pelicot, 71 ans, a été droguée pendant plusieurs années par son mari, Dominique Pelicot, qui l’a offerte à des dizaines d’hommes invités à avoir des rapports sexuels avec elle, pourtant inerte. 51 personnes sont dans le box des accusés.

"C’est lui qui m’a relevé quand j’ai perdu mon père"

Joan avait 22 ans au moment des faits qui lui sont reprochés, dans cette affaire. Il est en détention provisoire depuis 4 ans, privé de visite.
Il a été entendu, jeudi, par la cour criminelle d’Avignon. Son frère Georgio a aussi témoigné, en sa faveur, de même que son ex-compagne Célia, une Guadeloupéenne de 24 ans.

Devant les cinq magistrats, cette dernière a défendu sans réserve Joan. Petite, vêtue d’un ensemble clair, la jeune femme a parlé d’un homme protecteur. "C’est lui qui m’a relevé quand j’ai perdu mon père et moi aussi, je serai toujours là pour lui", a-t-elle déclaré, assurant qu’il n’est pas "ce genre de personne".
Le couple s’est rencontré sur Internet. Dès lors une relation de quatre ans, à distance, a débuté. Les deux n’ont jamais vécu ensemble, elle résidant dans le Nord de l’Hexagone et lui dans l’Est.
En 2019, elle a accouché de leur enfant.

Joan, non prévenu immédiatement de cette naissance, était absent. C’est d’ailleurs à cette époque qu’il s’est rendu chez Gisèle Pélicot, pour la première fois. Il s’y rendra une seconde fois, huit mois plus tard, pour y avoir des relations sexuelles avec la victime du procès ; celle-ci était chimiquement placée dans un état de sommeil profond.

Georgio a, quant à lui, parlé d’un garçon "très influençable".

Une personnalité torturée

Joan réfute son intention de violer. C’est en prison qu’il affirme avoir découvert la notion de consentement, avec une psychologue.
Mercredi, l’expert psychiatre a évoqué, à son sujet, une personnalité immature, anxieuse et dépressive, jumelé à un gros problème d’alcool. Le professionnel a aussi décrit un homme timide

Joan est né à Saint-Laurent du Maroni, de parents Surinamais, dans un milieu très précaire. Trois de ses frères sont morts très jeunes.