L’obésité infantile est sujet à préoccupation, en Guadeloupe.
Plus de 52% de la population locale souffre d’obésité ou de surpoids et, bien souvent, cette maladie se manifeste dès le plus jeune âge.
Dans le cadre de son programme de lutte contre la forme pédiatrique de cette pathologie, l’association Antilles-Guyane de lutte contre l'obésité, le surpoids et la sédentarité chez l'enfant (AGOSSE) organisait hier (samedi 20 mai 2023) sa "Jouné en fanmi", au Jardin d’Eau, à Goyave.
Cet évènement était synonyme d’opération de sensibilisation, mais pas seulement ; il s’agissait aussi de faire les familles et les enfants se rencontrer, autour de nombreux ateliers, notamment sportifs. Petits et grands ont été aussi invités à témoigner.
Un mal pointé du doigt et qui ronge
Entre banalisation, moqueries et reproches, l’obésité reste un sujet de société et de santé.
Ceux qui sont concernés sont exposés à des problèmes de comorbidité, souffrent de mal-être social, de difficultés respiratoires, ou encore de maladies cardio-vasculaires. Une personne atteinte d’obésité vit en moyenne 10 ans de moins que les autres.
Afin de lutter contre cette pathologie, l’AGOSSE œuvre en cohésion avec les familles, afin de toucher et sensibiliser les plus jeunes en situation d’obésité.
Le but est de pouvoir rencontrer les familles parce que, suite à notre campagne de sensibilisation, nous avons inclus plus de 30 enfants. Ce sont 30 familles que nous ne connaissons pas. Alors, l’idée de cette journée est de rencontrer les nouvelles familles, ainsi que les anciennes et permettre à toutes de se rendre compte qu’elles ne sont pas seules. Elles se rendront compte que l’obésité n’est pas une fatalité.
Marie-Elise Sextius, fondatrice et directrice de l’association AGOSSE
Pour le docteur Eric Deneve, chirurgien de l’obésité, être informé et se battre dès le plus jeune âge est la meilleure façon de vaincre cette maladie et, ainsi, d'éviter une éventuelle opération chirurgicale.
Il faut s’occuper de tout ce qui entoure l’enfant, lui apprendre et l’éveiller à tout ce qui a recours à la nutrition, à l’activité physique, lui apprendre à être bien dans sa tête. Vous le voyez, ils ne sont pas bien, ils ne sont pas à l’aise, ils regardent leurs pieds, ils ont un petit peu honte d’eux... donc il y a tout un travail d’image corporelle et de bien-être à leur restituer. Il faut les remettre dans un cycle positif.
Dr Eric Deneve, chirurgien de l’obésité
Les bénéficiaires de l’accompagnement d’AGOSSE et ses partenaires sont ravis du déroulement du processus qui leur est proposé :
Ça fait déjà un an et demi que je suis adhérente, avec mon fils. On a des psychologues, des diététiciennes qui nous suivent. On est déjà partis en cure.
Sylvie, maman d’un enfant atteint d’obésité
On me donne un coach qui m’aide. On fait du sport, pour que je perde du poids.
Mathis, enfant atteint d’obésité
Pour le docteur Eric Deneve, les opérations de ce type sont trop peu nombreuses. La sensibilisation doit être renforcée, d’autant plus en Guadeloupe, où la culture du "bien-manger" est manifeste, mais elle ne rime pas forcément avec le fait de manger sainement.