Journée mondiale de la santé : 3 guadeloupéens sur 10 renoncent à leurs soins médicaux

Des médicaments.
C’est aujourd’hui la journée mondiale de la santé.. En 2019, 3 guadeloupéens sur 10 disaient avoir renoncé ou retardé ses soins, alors que certaines pathologies chroniques sont bien présentes. Alors justement, quelle est l’offre de soins en Guadeloupe ? Tour d’horizon.

En cette journée mondiale de la santé, cette question : prenez-vous réellement soin de votre santé ? Des chiffres de l’Insee, datant de 2019, révèlent que trois guadeloupéens sur dix ont renoncé ou retardé des soins. Ainsi, 20% de la population guadeloupéenne reporte ses soins médicaux.

En cause : des délais d’attente trop longs, des coûts trop élevés, des problèmes de transport ou simplement une absence de spécialistes. Des données de l'Observatoire régional de la santé de Guadeloupe (Orsag) révèlent qu'au 1er janvier 2021, l'archipel comptait 565 médecins spécialistes. Ajouté à cela, une répartition des professionnels hétérogène, Cap Excellence compte 150 médecins spécialistes pour 100 000 habitants alors que le nord basse-terre est à la traîne avec 12 médecins spécialistes pour le même nombre d'habitants.

En matière de soins dentaires, la Guadeloupe figure parmi les régions les moins bien dotées de France avec seulement 203 praticiens pour répondre aux besoins de l'ensemble de la population. L'accès aux soins se complique encore avec des obstacles fianciers et logistiques. Faute de moyens et en raison de difficultés de transports, un Guadeloupéen sur 6 se voit contraint de renoncer à des soins. Un taux supérieur de 3 points à celui observé dans l'Hexagone. Exemple : pour consulter un généraliste le temps de trajet moyen est de 18 minutes. Un délai presque doublé pour voir un spécialiste.  

Des guadeloupéens qui ne se soignent pas suffisamment alors que trois pathologies chroniques, sont très répandues chez les 15 ans et plus.

Trois pathologies chroniques en Guadeloupe

En Guadeloupe, un adulte sur deux est en surpoids. Pire encore l'obésité touche 17% des hommes et 23% des femmes. De quoi favoriser l'apparition de pathologies à risques. 25% de la population souffre d'hypertension artérielle et 10% est concerné par le diabète. D'ailleurs, l'incidence du diabète en Guadeloupe dépasse largement celle de l'Hexagone. Au coeur de ces statistiques, il existe une disparité de genre : les femmes vivent plus longtemps que les hommes, une réalité conforme à la tendance nationale.

Cependant, cette longévité est ternie par un constat plus sombre : l'espérance de vie à la naissance chez nous, elle est inférieure à celle observée dans l'Hexagone. Ajouté à cela, un taux préoccupant de mortalité infantile deux fois plus important qu'au national. Enfin, autre constat le nombre de décès d'individus de moins de 65 ans est plus élevé chez nous que dans l'Hexagone.

La Guadeloupe se trouve à un carrefour crucial : réduire les disparités et améliorer la santé de ses habitants.