L'affaire SODEG/AGAT de retour sur le devant de la scène judiciaire

Tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre
C'est une affaire vieille de 40 ans qui refait surface : le plus gros scandale politico-financier de la Guadeloupe est revenu à la barre, cette fois, à la demande de Maurice Komla. L'entrepreneur du BTP aujourd'hui à la retraite a fait citer à comparaître, plusieurs actionnaires et acteurs du dossier SODEG/AGAT.

C’est une affaire pour le moins atypique qui a été examinée ce matin (28 février 2023) par le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre.

Atypique parce qu’elle a déjà fait l’objet de13 renvois.

Atypique par la qualité des personnes citées. On y trouve pêle-mêle, Gil Thémine, la Caisse des dépôts et consignations, l’Agence française de développement, le Département la Guadeloupe, l’AGAT (l'agence guadeloupéenne de l'aménagement du territoire) et la SCET international.
Tout ce beau monde est cité pour des faits présumés d’escroquerie en bande organisée par personne morale, faux et usage de faux, recel.
L’essentiel des faits aurait été commis de 1984 à 2018 à Baie-Mahault au détriment de Maurice Komla.
 

Atypique parce qu’elle s’appuie sur un plus vieux dossier encore, celui de la SODEG, le plus gros scandale financier des années 80. Dossier dans lequel l’entrepreneur en bâtiment, aujourd’hui à la retraite, avait été condamné en 2001 pour banqueroute et abus de biens sociaux.

Aujourd’hui, Maurice Komla contre-attaque. Son avocat dénonce un magma boueux, soutient que celui-ci a été victime d’un bonneteau judiciaire à travers la création de l’AGAT, qui a succédé à la SODEG et conclut en demandant que les personnes citées soient condamnés à payer solidairement la bagatelle de 380 millions d’euros.

En réponse, les défenseurs dénoncent une vision complotiste, soulignent la faiblesse, voir l’absence des faits apportés, rappellent que Maurice Komla doit toujours 30 millions d’euros à la collectivité et concluent en demandant la condamnation de ce dernier pour procédure abusive.

La cour a mis l’affaire en délibéré au 6 juin prochain.