Le directeur général adjoint d'EDF PEI repart sans accord signé, le conflit à la centrale pourrait repartir de plus belle la semaine prochaine

La centrale EDF PEI Pointe Jarry (Guadeloupe)
Après deux semaines et demi de négociations tendues entre la direction d'EDF PEI et les salariés grévistes affiliés à la FE-CGTG, aucun accord n’a été trouvé. Le mouvement, marqué par des délestages tournants, pourrait se radicaliser dès lundi. Retour sur un conflit qui peine à trouver une issue.

Depuis plus d'un mois, la centrale EDF PEI de Pointe Jarry (Baie-Mahault) est au cœur d’un bras de fer entre la direction et les salariés affiliés à la FE-CGTG.

Le conflit semble aujourd’hui dans une impasse, malgré des discussions entamées le 3 octobre avec l’arrivée de René Le Goff, directeur général adjoint d'EDF PEI, spécialement dépêché pour tenter de désamorcer la crise, sous facilitation de la DEETS, la Direction de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités

Les négociations, lancées, dans un premier temps, par la directrice locale d’EDF PEI, Gaëlle Paygambar avaient rapidement tourné court lorsque les grévistes avaient exigé la présence du responsable du groupe en Guadeloupe, refusant ensuite catégoriquement toute discussion par visioconférence avec la responsable des ressources humaines proposée par la direction.

Après plusieurs refus, la venue de René Le Goff, directeur général adjoint d’EDF PEI avait redonné espoir à un dénouement rapide.

Cependant, ce vendredi 18 octobre, le constat est amer : malgré les discussions, aucun accord n’a été trouvé.

Dans un communiqué, la direction d’EDF PEI exprime son regret face à l’échec des négociations, soulignant qu’un protocole d’accord avait pourtant été proposé, dans l’espoir de clore le conflit.

Selon la direction, les principaux points de revendication ne concerneraient pas le protocole de février 2023, mais des demandes supplémentaires. Pour les responsables d'EDF PEI, la FE-CGTG, "a fait apparaître un point de blocage sur un sujet qui avait déjà été traité dans le protocole de Février 2023", empêchant toute avancée.

René Le Goff, après deux semaines et demie de discussions infructueuses, est annoncé sur le départ vers l'Hexagone, marquant ainsi la fin temporaire des négociations en Guadeloupe et "prenant acte de l’absence de volonté de la CGTG de trouver un accord pour une sortie de conflit imminente".

En attendant, selon une source syndicale, les 10 moteurs de la centrale sur les 12 continuent de fonctionner.
Néanmoins, la situation pourrait rapidement se dégrader. La même source indique que le mouvement pourrait se durcir dès lundi 21 octobre, accentuant les risques de délestages pour la population locale. Des coupures de courant qui ont repris avec notamment la grève des salariés de la centrale Albioma du Moule, depuis hier. La société assure 30 % de la production électrique en Guadeloupe.

La direction d'EDF PEI assure avoir "toujours œuvré à trouver des points de sortie consensuels en réponse aux revendications du personnel en grève", et "regrette que le protocole d’accord n’ait pas été signé alors qu’un accord de principe avait été trouvé".

La suite du conflit demeure donc incertaine, avec la perspective d’un durcissement à l’horizon, alors que ce vendredi soir, EDF Archipel Guadeloupe annonce que des délestages tournants par tranches minimum de 4 heures sont en cours sur l’ensemble du territoire, en raison du mouvement social en cours à la centrale électrique Albioma au Moule. Un déficit de production d’électricité perturbe donc l’alimentation électrique du département. 

Actuellement, ce sont 10 000 clients sur les communes suivantes de Baie-Mahault, Lamentin et Petit-Bourg qui sont impactés.