Pour découvrir la richesse de la culture africaine, l'association "La Terenga" organisait la semaine dernière, plusieurs ateliers au public dont l'atelier Bogolan.
Ce dimanche (12 mai), les participantes, au bord de la rivière à Goyave, ont pu en apprendre un peu plus sur l'histoire et les étapes de créations de ce tissu africain avec Mama Doucara. Avec elles, l'ambassadrice des artisans panafricains a partagé sa culture.
C'est un tissu traditionnel qui nous vient du Mali. C’est un tissu ancestral. On utilise le coton local sur lequel, on va faire de la peinture avec des produits végétaux. On va utiliser la boue du fleuve. On va utiliser la décoction des feuilles qu’on appelle le n'galama, un arbre qu’on retrouve au Sénégal et au Mali. Et en fait, avec toutes ces décoctions, avec cette peinture végétale, on va créer une œuvre originale et ancestrale. Et aujourd’hui, on vient partager cet art pour la première fois avec l’association La Teranga, en Guadeloupe.
Mama Doucara, ambassadrice des artisans panafricains
De plus en plus de Guadeloupéens expriment le désir de se tourner davantage vers l'Afrique, ses pays, leurs coutumes. Une curiosité née d'un lien intrinsèque entre les Antilles et le continent. Bon nombre d'habitants, descendants d'esclaves, viennent de ces pays. Des origines que l'on cherche parfois à mieux découvrir. Pour certains, cet atelier Bogolan était un premier pas.
Une initiation, car comme le rappelle Mama Doucara, créer un bogolan prend du temps. Paré du sien, elle insiste sur la technique mais aussi sur le message.
Selon le site Ilovemyafrica, "les motifs qui ornent le bogolan ont souvent une grande signification culturelle. Les symboles peuvent faire référence à des objets inanimés, à des événements historiques, à des sujets mythologiques ou à des proverbes. L'une des nombreuses particularités du Bogolan traditionnel est que chaque pièce a une histoire à raconter. Même la disposition des symboles sur le tissu peut entraîner des changements sur la signification voulue, et ce langage du tissu est généralement transmis de mère en fille".
Et la clé, la patience...
Si on voulait vraiment créer le Bogolan authentique, ça allait prendre du temps. Le but aujourd’hui, ce n’est pas de créer vraiment un bogolan à la perfection, c’est d’en comprendre le sens, d’en comprendre la signification et de partager cet art. Donc oui, ça prend du temps parce que par exemple la pièce que je porte, c’est le travail de cinq artisans différents. Mais ça fait partie aussi du bogolan, c’est une des bases, la patience.
Mama Doucara