L'école privée "Génie en herbe" fermée définitivement par arrêté préfectoral

L'annonce de la fermeture définitive de l'école privée "Génie en herbe" a pris de court de nombreux parents qui entendent se mobiliser
Xavier Lefort, préfet de Guadeloupe, a pris un arrêté le 14 mars dernier, portant fermeture de l'école privée hors contrat "Genie en herbe", de Petit-Bourg. Des "dysfonctionnements nombreux et graves" justifient la décision. La directrice et certains parents d'élèves ont accueilli la nouvelle avec étonnement.

La décision de fermeture définitive de l'école privée hors contrat "Génie en herbe", située à Petit-Bourg, a été prise le 14 mars dernier, par le préfet de région, Xavier Lefort et réceptionnée ce mardi 18 mars, l'une des responsables de l'établissement. Une fermeture définitive motivée par plusieurs raisons évoquées dans l'arrêt.

Considérant les constats effectués par les inspecteurs de l'éducation nationale faisant état de la non-mise à jour de la liste du personnel, de l'absence de qualité à enseigner de certains personnels enseignants ou de personnels en contact avec les élèves, de l'insuffisance de mesures d'hygiène et de mesures permettant d'assurer la sécurité des élèves ;

Extrait de l'arrêt de la préfecture de Guadeloupe

Considérant l'existence manifeste de dysfonctionnements nombreux et graves dans l'établissement Génie en Herbe, de nature à porter atteinte à la sécurité affective et physique des élèves ;

Considérant l'urgence qui s'attache à la nécessité de prendre immédiatement les mesures de protection des enfants scolarisés dans cet établissement ;

Un arrêté pris, quelques jours après une descente de gendarmes dans l'établissement, suite à plusieurs plaintes évoquant des faits de maltraitance.

Si les cours ont été assurés ce mardi. Dès ce soir, l'école fermera ses portes.

La décision est tombée comme un coup de massue pour Mylène Lamie. C'est l'incompréhension pour la directrice. "Je tombe des nues" répète-t-elle.

Actuellement, ce sont 61 élèves, du CP à la Terminale, qui sont inscrits dans cet établissement qui accueille des "profils atypiques", des enfants pour qui "le système scolaire n'a pas de solutions" affirme Leticia Klein, praticienne en psychopédagogie positive au sein de l'école. Des élèves ayant un haut potentiel intellectuel, d'autres souffrant de "troubles d'apprentissage", "les troubles dys", "qui ont besoin d'un accompagnement particulier", détaille Mylène Lamie.

Elle affirme ne pas comprendre la décision préfectorale et en appelle désormais aux parents.

Aujourd'hui, la balle est dans le camp des parents. Ils vont décider. Ce sont eux qui décident qu'ils emmènent leurs enfants. Ils décident qu'ils les sortent. Et ils vont décider de l'avenir de l'école. 

Mylène Lamie, directrice de l'école privée "Génie en herbe"

Mylène Lamie, directrice de l'école "Génie en herbe" ©Bruno Pansiot-Villon

Parmi les parents, certains exprimaient, ce matin, leur mécontentement. Réunies devant l'entrée de l'école, des mères de famille se disent étonnées. Leurs enfants sont scolarisés à "Génie en herbe" depuis plusieurs années et elles sont ravies de l'enseignement et de l'accompagnement proposés, clament-elles.

Pour Maëva Mallenec, dont la fille est scolarisée à l'école privée, il s'agit là d'une "vraie injustice".

Maëva Mallenec, parent d'élève ©Bruno Pansiot-Villon

Sentiment partagé par Nathalie Debaut dont le fils et la fille suivent également les cours dispensés à "Génie en herbe". Elle ne s'explique pas les accusations de maltraitance. 

Nathalie Debaut, mère de deux enfants scolarisés à "Génie en herbe" ©Bruno Pansiot-Villon

Ils seront plusieurs, à 16h30, cet après-midi, devant l'école, pour apporter leur soutien au personnel enseignant.