La période de l'esclavage parsemée de révoltes dont celle de Pèdre et Jean-Leblanc en 1656

Illustration : Le massacre de la Plaine du Cap", le grand soulèvement des esclaves de Saint-Domingue, en août 1791
Durant la période de l’esclavage en Guadeloupe, la population des Africains déportés n’a jamais été tout le temps servile. Des révoltes ont régulièrement éclaté et pour certaines très tôt. La toute première a eu lieu en 1656, dans les premières années de la colonisation.

En 1656, la Guadeloupe est dirigée d’une main de fer par Charles Houël. L’homme contesté par les colons craint une révolte.
Il a alors l’idée d’armer et de former deux esclaves. Pèdre orignaire d'Angola et Jean-Leblanc venu du Cap-Vert.
A dessein, il leur laisse le loisir d’étendre leur influence sur leurs congénères. Il est ainsi persuadé de pouvoir compter sur leur concours pour remettre au pas, ceux des habitants qui seraient tentés de se révolter contre son autorité.

Seulement, les deux hommes sont loin d’être les instruments faciles qu’il imagine.

Pèdre et Jean-Leblanc organisent une insurrection en secret

Pèdre et Leblanc vont profiter de la liberté qui leur est offerte pour organiser dans le plus grand secret une révolte.

Leur projet, d’après l’historien Lacourt, est simple, "égorger tous les blancs et fonder à la Guadeloupe deux royaumes", l’un à Capesterre gouverné par Jean-Leblanc, l’autre à Basse-Terre gouverné par Pèdre.
Le soulèvement est lancé à Capesterre par Jean-Leblanc. Avec sa troupe, il envahit une habitation et égorge ses habitants, s’empare des armes et s’enfuit dans les bois. Les colons vite avertis du massacre tentent de réagir, mais sans succès.

15 jours de terreur

Durant une quinzaine de jours, Pèdre et Jean-Leblanc vont semer la terreur dans le sud Basse-Terre.

Face à la mobilisation des propriétaires blancs, ils ne font cependant pas le poids et sont finalement capturés.

Pour marquer les esprits des autres esclaves, les révoltés sont écartelés.

Il s’agit là de toute première révolte d’esclaves à la Guadeloupe, de nombreuses autres vont émailler l’histoire de l’île jusqu’à la veille de l’abolition de 1848.