Le 29 décembre 2021, face à des violences urbaines en Guadeloupe, Martinique, cristallisées autour de l'obligation vaccinale des soignants, le gouvernement avait installé une médiation pour les personnels de santé non vaccinés et suspendus ceux qui le souhaitaient, dans les deux territoires.
Un comité réunissant les acteurs de l’emploi et de la formation professionnelle, véritable guichet unique permettant d’accompagner ces personnels au plus près de leurs souhaits.
Ces instances d'écoute et de dialogue pour les professionnels de santé non-vaccinés, étaient composées de représentants de la préfecture, de l'Agence régionale de santé, des acteurs du secteur de la santé ainsi que des principaux acteurs des politiques de formation, d’emploi, d’insertion et de reconversion. Tout cela coordonné par le directeur général de LADOM, l'agence de l'Outre-mer pour la mobilité, d'alors, Florus Nestar.
Cette mesure dérogatoire n'a été appliquée nulle part ailleurs sur le territoire français. L'accompagnement se faisant au titre de la responsabilité de l'Etat employeur, notamment au vu des difficultés connues par les deux îles : chômage, précarité, et forte résistance à la vaccination...
160 personnels accompagnés
En Guadeloupe, sur les 17 500 personnes soumises à cette obligation vaccinale, 1 150 ont été suspendues, selon ce bilan des autorités.
"160 personnels suspendus ont demandé à bénéficier d'un accompagnement", a indiqué, mardi 10 mai, Florus Nestar, chargé de piloter ce dispositif dérogatoire dédié aux personnels ayant refusé l'obligation vaccinale contre le Covid-19 qui prenait fin en avril.
60 d'entre elles sont allées au bout du dispositif.
Parmi elles, 54 personnes ont "exprimé le choix d'une rupture conventionnelle" et 6 ont souhaité entrer dans un parcours de "reconversion professionnelle", selon Florus Nestar.
Les autres, une centaine, "n'ont pas exprimé leur choix" entre rupture de contrat à l'amiable ou formation.
Des mesures pour les personnels issus du service public et pour les libéraux
En janvier dernier, l'Agence régionale de santé de Guadeloupe précisait justement que ces personnels de santé issus de l’emploi public bénéficieraient d’une rupture conventionnelle dans laquelle la sur-rémunération des fonctionnaires (40 % en Guadeloupe) serait prise en compte, ou bien d’un congé de formation, doublé si besoin d’un congé pour bilan de compétence ou validation d’acquis de l’expérience.
Du côté des professionnels qui exercent en libéral, "15 ont demandé un soutien en trésorerie et ont obtenu un avis favorable", indique encore Florus Nestar.
Le chiffre des soignants suspendus a pu être "évolutif", selon le comité, puisque que la vaccination ou test positif au Covid-19, puis un certificat de rétablissement permettait d'être réintégré dans son service.