L'UTS-UGTG prépare la riposte des soignants opposés à l'obligation vaccinale

L’UTS-UGTG, farouchement opposée à l’obligation vaccinale, entend se mobiliser. Une "révolte" annoncée, qui prendra la forme d’une grève générale illimitée, dès le mois de septembre. Le syndicat exige aussi "une prise en charge précoce et appropriée pour tous les malades de la Covid".

Les semaines à venir risquent d'être musclées : comme annoncé, dès qu'Emmanuel Macron a évoqué l'obligation vaccinale pour les soignants, l'UTS-UGTG (Union des travailleurs de la santé) veut mener une grève générale illimitée, contre cette disposition. Rendez-vous est donné aux agents, infirmiers, aides-soignants et médecins des hôpitaux, cliniques, EHPAD, oeuvrant en soins à domicile, en pharmacie, ou en cabinet de ville, dès "septembre 2021 ou dès connaissance de la première lettre de suspension ou de la rupture du contrat" adressée à l'un d'eux.

En attendant, un meeting a été organisé hier après-midi, jeudi 19 août, sur la place de la Verdure, à Lamentin. Un rassemblement est aussi prévu, samedi 21 août, en matinée, sur la place de la Liberté, au Moule. Et, le 28 août, les militants prévoient de sillonner le territoire, façon caravane.

Nous sommes dans un programme d'actions, pour aller jusqu'à la grève générale, à partir de septembre, dans tous les secteurs d'activité. Il faut qu'on trouve les voies et les moyens pour bloquer ce pays et pour qu'ils nous entendent [NDLR : les autorités publiques] : l'accès aux soins, la liberté et le droit à la vie, c'est primordial en Guadeloupe !

Elie Domota, porte-parole du "Lyannaj kont pwofitasyon" (LKP), ex-secrétaire général de l'UGTG.

Des mobilisations similaires sont organisées en Martinique, par une intersyndicale de la santé (CDMT, CGTM, FO, UGTM, USAM, et Convergence IDE 972) et en Guyane, principalement à l'initiative des sapeurs-pompiers.

Les héros d'hier désormais "malmenés"

Dans un tract, l'Union des travailleurs de la santé s'étonne de voir les soignants mis au ban, sous prétexte qu'ils refusent la vaccination obligatoire, après avoir été félicités, au début de la crise sanitaire liée à la Covid-19 mais aussi, antérieurement, lors de l'incendie du Centre hospitalier universitaire de Guadeloupe (CHUG), en novembre 2017. Ces évènements ont mis les professionnels de santé à rude épreuve : ils ont souffert d'angoisse, d'épuisement, de déprime, ont travaillé avec insuffisamment de moyens, en sous-nombre, ont subi la difficulté de voir leurs patients et leur famille en détresse.

Nous sommes sidérés par autant de mépris, de défiance, de maltraitance pratiqués contre nous, par ceux-là mêmes qui, hier encore, nous félicitaient pour notre dévouement, notre professionnalisme, notre résilience.

Les militants de l'UTS-UGTG entendent disposer de leur corps, alors qu'ils ont obligation d'accepter de recevoir au moins une dose de vaccin contre la Covid, avant le 15 septembre et de disposer d'un schéma vaccinal complet, avant le 16 octobre, s'ils veulent continuer d'exercer leur profession.
Dans le cas contraire, ils s'exposent à des retenues sur salaire, notamment.

Concernant les vaccins mis sur le marché, le syndicat considère que les autorités n'en "maîtrisent ni l’efficacité, contre le Covid 19 et ses variants, ni les effets secondaires à court, moyen et long terme".

Les autorités sont fautives, selon l'UGTG

Les soignants opposés à la vaccination obligatoire de l'UTS ne veulent pas être tenus pour responsables de l'envolée de l'épidémie actuelle, dans l'archipel.
Ils dénoncent "l'absence de soins et la prise en charge tardive des personnes infectées, et l’opposition faite aux médecins et aux pharmaciens de prescrire et de délivrer les soins alternatifs", mais aussi la "dislocation du système public de santé en Guadeloupe, avec des fermetures de lits, une désorganisation structurelle".
Ainsi, ils exigent une prise en charge précoce et appropriée pour tous les malades de la Covid.

D'ailleurs, le Lyannaj Kont Pwofitasyon (LKP), dont Elie Domota est le porte-parole, s'étonne de la pénurie d’hydroxychloroquine, d’ivermectine et d’azithromycine, dans les pharmacies du territoire. Le collectif a adressé un courrier aux entreprises "Sopharma Guadeloupe", "GPG" et "UBIPHARM Guadeloupe", pour leur demander quelles dispositions elles ont prises, pour mettre ces médicaments à la disposition des officines. 
Pour rappel, certains prétendent que ces médicaments, prescrits précocement, peuvent être efficaces contre la Covid-19... ce que les autorités sanitaires françaises démentent, estimant qu'il convient d'être prudent, dans la mesure où ces traitements n’ont pas été éprouvés. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a aussi déconseillé l'usage de l'hydroxychloroquine, comme traitement préventif de la maladie liée à la Covid-19.
Mais pour le LKP, qui n'a pas de compétence, en la matière, cela vaut mieux que le "restez chez vous et prenez un Doliprane" prôné par l'Agence régionale de santé.

Meeting du 19 août

Lors du meeting qui s'est tenu à Lamentin, jeudi après-midi, Elie Domota a évoqué son intention de porter plainte, contre le gouvernement, qu'il considère comme responsable des nombreux morts qui sont à déplorer, en Guadeloupe, durant cette épidémie de coronavirus, dont nous ne sommes pas sortis, loin de là.

©Jordi Rayapin et Christian Danquin - Guadeloupe La 1ère

 

es morts se comptent par dizaines, en milieu hospitalier, chez nous... sans compter ceux qui succombent à la maladie, au sein de leur foyer.