C'est cette lettre des GMA qui a mis le feu aux poudres et particulièrement celle de la farine des boulangers. Jean-Luc Irénée en fait partie. Lui le président de la fédération des artisans boulangers et pâtissiers de la Guadeloupe, il accuse difficilement le coup. C'est qu'en moins d'un an, il a dû faire passer la baguette de 0.90 centimes à 1.20 € et la nouvelle hausse qui s'annonce pourrait l'obliger à passer à 1.40€.
A l'autre bout de la chaine, les gérants des Grands Moulins des Antilles sont bien conscients du problème. La crise, ils l'ont vue venir et n'ont eu de cesse de tirer la sonnette d'alarme. Même si, il est vrai, cela n'aura pas servi à grand chose.
Franck Desalme a lui même fait les calculs. Il sait déjà à combien s'élèvera le prix de la farine qu'il vend aux boulangers quand il aura répercuté en mai les hausses qui se sont imposées à lui à l'arrivée des derniers chargements.
Et Jean-Luc Irénée ne peut s'empêcher de penser à sa trentaine d'employés à un moment où le revenu n'a eu de cesse de baisser du fait des augmentations successives.
Il sait que lorsque le consommateur ne peut plus payer, il se tourne vers ceux qui ont des formules de pain à bas coût et préfère sacrifier la qualité pour rester dans son budget.
Alors, lui et les autres boulangers et pâtissiers, ils veulent encore espérer que les GMA, la Région, le Département, l'Etat, pourront encore agir pour compenser les augmentations des matières premières comme cela semble pouvoir se faire pour les aliments du bétail.
Mais à vrai dire, face à une telle situation, ils ne savent plus à quel saint se vouer. Et coûte que coûte, ils continueront de faire du pain. Mais à quel prix ....
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