Des expulsions au détriment du respect de la vie privée et familiale des étrangers, réalisées en toute illégalité. Une administration qui s’obstine à expulser les personnes haïtiennes vers un pays en crise.
C'est ce que dénoncent La Cimade Guadeloupe et 5 autres associations qui ont rendu ce mardi (30 avril 2024) leur 14e rapport annuel sur le CRA de Guadeloupe, le centre de rétention administrative.
Les CRA sont des lieux d’enfermement dans lesquels l’administration place des personnes étrangères pour organiser leur éloignement du territoire.
Et ces associations ne notent aucune amélioration des chiffres de 2023 par rapport à 2022. Et la loi immigration du 26 janvier 2024 n’arrange rien.
66 personnes sur les 352 personnes placées au CRA des Abymes en 2023 avaient leurs enfants en Guadeloupe, enfermées sans possibilité de recours suspensif et dans l’incapacité de réunir des preuves de leur vie en Guadeloupe avant leur expulsion express. Il est impossible de faire valoir leurs droits, selon la CIMADE. Notamment l’accès aux soins médicaux. Et cela se vérifie en particulier pour les migrants qui résident à Marie-Galante.
De nombreux ressortissants Haïtiens centre de rétention administrative en Guadeloupe
Les ressortissants haïtiens sont la première nationalité placée au CRA de Guadeloupe. Ils représentent 38% des personnes enfermées.
Sur 127 personnes haïtiennes placées, 36 ont été expulsées vers Haïti en 2023, malgré la situation catastrophique dans le pays et malgré les suspensions d’éloignement demandées par la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme) elle-même saisie par la Cimade. Parmi eux, 3 faisaient pourtant l’objet d’une suspension d’éloignement acceptée par la CEDH.