Elles sont face à un mur. Pour régulariser leur situation, les personnes étrangères doivent prendre rendez-vous auprès des services du bureau des étrangers de la sous-préfecture de Poine-à-Pître. Un rendez-vous qui ne peut être obtenu qu’en passant par une plateforme de demande de rendez-vous en ligne.
Et cette plateforme internet indique quasiment à chaque fois la même chose : aucun rendez-vous n’est disponible. Pas de rendez-vous, pas de régularisation. Et pas moyen de faire autrement. Cette situation dure depuis 2017 en Guadeloupe, selon la Cimade.
C’est illégal. Selon une décision du Conseil d’Etat de novembre 2019, les administrations doivent proposer une alternative à la démarche en ligne. La Cimade a donc entamé une action contentieuse devant la sous-préfecture de Pointe-à-Pître mais aussi, devant 22 autres préfectures françaises.
Car les conséquences sont désastreuses pour les personnes étrangères. Résultat : sans régularisation, les personnes étrangères sont menacées d’arrestations, d’expulsion, elles perdent leurs droits sociaux, leur emploi.
Cette dématérialisation est censée rendre plus simple l’accès au service public. Mais c’est tout le contraire pour la Cimade : cette nouvelle procédure n’est qu’une façon de restreindre l’accès au séjour.
La Cimade et l’association de solidarité et de soutien aux migrants, réfugiés et demandeurs d’asile appelle demain mercredi à 10h à un rassemblement sur la place de la Victoire à Pointe-à-Pître.
D’autres associations soutiennent cette initiative : Amnesty International, le Collectif haïtien de soutien aux migrant.e.s en France, la CGTG, Lakay Concept, la Ligue des Droits de l’Homme Guadeloupe, Tèt Kolé et l’UPLG (l’Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe).