La consommation locale vantée dans une conférence-débat

Les trois auteurs qui ont participé à la conférence-débat sur sont penchés sur la question de la consommation locale, dans leurs écrits.
La Guadeloupe, bien qu’étant un petit archipel, possède de multiples richesses, en termes de traditions, de potentialités, de savoir-faire et de production, qui méritent d’être perpétuées, valorisées et mises en avant. Un message à véhiculer largement, en particulier auprès des jeunes générations. Avec la question de l’autonomie alimentaire, la production et la consommation locales étaient au centre d’un débat, à l’initiative des éditions Nèg Mawon.
Olivier Lancien, avec Nadine Fadel •

Les éditions Nèg Mawon ont organisé, la semaine dernière, une conférence-débat, à la salle Rémy Nainsouta, à Pointe-à-Pitre, avec trois de leurs auteurs, autour du thème "Jaden et autosubsistance : la question d’un art de vivre".
A cette occasion, Henri Bistoquet, Didier Destouches et Malik Duranty, qui se sont tous trois penchés sur cette thématique dans leurs écrits, se sont prêtés au jeu des questions-réponses. Les discussions ont permis d’aborder plusieurs champs, du modèle actuel de consommation dans nos îles, à l’autonomie alimentaire, en passant par les rapports de générations.

Henri Bistoquet est l’auteur de l’essai "Réflexions personnelles et non hiérarchisées sur nos comportements par un consommateur guadeloupéen… mais qui se soigne" (avril 2021, éditions Nèg Mawon). Cet ouvrage se veut un plaidoyer pour que la jeunesse guadeloupéenne produise et consomme local.

(...) C’est un cri pour dire que nos jeunes doivent, aujourd’hui, se mettre à produire : produire de tout, produire des biens, produire des meubles, produire des fruites, des légumes, produire de la musique, toutes sortes de choses, mais produire pour que nous, nous puissions enfin consommer des produits guadeloupéens.

Henri Bistoquet, auteur

Le modèle actuel de consommation perturbe nos valeurs ancestrales et va à l’encontre de l’objectif d’atteindre l’autonomie alimentaire, de l’avis de Didier Destouches. Selon l'auteur du "Manifeste pour l’autonomie alimentaire" (septembre 2021, éditions Nèg Mawon), ouvrage co-écrit avec Cécile Madassamy, il ne faut pas tout torpiller, mais trouver un équilibre.

(...) C’est l’équilibre qui est salutaire en tout. Mais c’est vrai : il y avait un art de vivre, à la guadeloupéenne, proche des traditions, proche de la terre et du partage. Aujourd’hui, nous sommes bombardés par des éléments culturels et économiques, qui viennent d’ailleurs, qui sont exogènes. Nous sommes bouleversés dans ça, depuis des années, depuis des décennies (...).

Didier Destouches, maître de conférences en droit public, auteur et poète

Le sociologue Malik Duranty, auteur de "Mistik Jaden. Lanmou Fraktal" (décembre 2022, éditions Nèg Mawon), estime qu’il suffit de faire un pas volontariste, pour arriver à retrouver un art de vivre en Guadeloupe et en Martinique.

(...) On peut développer notre façon d’atteindre les objectifs, les principes, les valeurs, la culture que nos ancêtres ont réussi à construire, pour nous permettre de vivre en harmonie avec notre pays (...).

Malik Duranty, sociologue, auteur

Un discours valorisant, pour le pays Guadeloupe et empreint d’optimisme, qui rappelle à chacun que les cartes sont entre les mains des acteurs locaux, citoyens, élus, artisans, agriculteurs, entreprises... à commencer par les consommateurs.

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