Treizième jour du conflit armé qui oppose la Russie à l'Ukraine. Sur place, la situation semble empirer. Les frappes russes ne cessent, faisant des victimes, détruisant des villes et poussant la population ukrainienne à fuir, démunie et laissant tout derrière elle.
Pour les ressortissants de ce pays visé par le président Vladimir Poutine, même éloignés, les images qui sont relayées par les médias et sur les réseaux sociaux sont insoutenables.
C'est ce que ressent Lyudmyla Oudot qui, avec son compagnon Guadeloupéen, tient un restaurant, depuis sept ans, sur la plage de Grande-Anse, à Deshaies, commune où le couple est installé.
Fort heureusement, elle parvient encore à avoir des nouvelles de son père, notamment. Mais celles-ci ne sont pas rassurantes, loin de là.
J'ai appelé mon père. Il m'a dit que là où il habite il n'y a plus de lumière. Il se prépare pour l'attaque militaire. Donc, c'est à dire qu'on ne sait pas si demain, si j'appelle, mes parents iront encore bien.
Son éloignement de son pays d'origine, qui remonte à plusieurs années, ne change en rien son attachement à sa terre :
Ça fait longtemps que je suis partie de là-bas, mais mon cœur et mon esprit, avec mes parents, avec mes proches, avec mes amis qui sont là-bas... je crains le pire...
Le pire, pour Lyudmyla, est de se sentir impuissante. Si bien qu'elle pense à partir sur place, pour aider ses proches :
J'ai l'impression que je dois partir là-bas, parce que si les gens sont menacés et sont armés et sont prêts à se battre et se défendre, je dis pourquoi pas moi ?
Un souhait dont son compagnon tente de la dissuader, tout en la soutenant dans cette terrible épreuve.
A (re)voir le reportage de Paul-Henri Schol et Christian Danquin :