Depuis le début du mouvement de grève aux sablières, il y a un peu plus de 2 mois, le secteur du BTP se retrouve fortement perturbé voire complètement étouffé. La raison, l'impossibilité de se fournir en matière première… Une problématique qui impacte l'ensemble des acteurs du secteur.
Depuis deux mois, de nombreuses entreprises guadeloupéennes survivent, espérant la fin de la grève dans les deux sablières de Deshaies et Gourbeyre. Ce mouvement social a considérablement impacté leurs activités. Du transport d'agrégats aux travaux d'enrobés, ce sont des centaines de salariés qui sont aujourd'hui au chômage partiel.
Chantiers à l'arrêt et employés au chômage partiel
Chaque jour est perçu comme une nouvelle bataille pour Kévine Rosan, gérante d'une entreprise de transports. Après la création de sa société fin 2019, elle a pu se développer et acheter en décembre 2020 deux nouveaux camions, pour un investissement total de 400 000 euros. Mais depuis le début de la grève, sa flotte de 3 véhicules est à l'arrêt.
Kévine Rosan fait partie d'une coopérative, ce qui lui permet d'assurer quelques contrats et marchés. Un répit qui lui permet de garder la tête hors de l'eau, mais le quotidien reste difficile.
Et c'est le cas pour beaucoup de chefs d'entreprise. José Pirbakas, spécialisé dans les travaux d'enrobés a dû, lui, mettre 38 salariés en chômage partiel.
La crise sanitaire du coronavirus, en 2020, a durablement fragilisé l'entreprise de José Pirbakas qui a perdu 60% de son chiffre d'affaire. Cette grève est un nouveau coup dur qui dure... Et la crainte de ne pas pouvoir assurer les salaires de ses employés ne le quitte pas.
Difficultés de s'approvisionner ailleurs
Même constat du côté de José Gaddarkhan, président d'un groupe de bâtiments et travaux publics. Sur son site, toutes les machines sont à l'arrêt, faute de sable. Il a dû placer en chômage partiel 70 salariés. En comptant les transporteurs et les sous-traitants, ce sont 170 personnes qui ne travaillent pas. Avec 50% de chiffre d'affaire en moins, l'heure est grave, pour José Gaddarkhan qui a bien pensé se fournir en sable ailleurs, mais l'opération serait coûteuse et longue.