La Guadeloupe en état de choc

La Guadeloupe pleure ce matin… Elle pleure l’un de ses enfants. Un jeune lycéen de la cité scolaire de Baimbridge aux Abymes, élève de seconde au Lycée Polyvalent Chevalier de Saint-Georges, un Saint-Francisain âgé de 15 ans et demi, a perdu la vie, …sans doute pour son téléphone portable. I
Elle aura marqué la matinée, cette marche organisée spontanément par les parents d'élèves avec leurs enfants, qui ont décidé de bloquer les artères de Baimbridge, portable en main pour marquer leur colère...
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Parmi les parents, certains sont un peu plus concernés. Leurs enfants étaient présents à côté de la jeune victime au moment de l'agression. Ce matin, l'émotion était à son comble.
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Ce drame provoque la stupéfaction générale et de nombreuses réactions parmi les autorités et les élus.
Le gouvernement a réagi par la voix de la ministre de l'Outremer et de celle de l'Education 
Erika Bareigts, ministre de l'Outremer

Erika Bareigts

Najat Vallaud-Belkacem

Najat Vallaud-Belkacem

Le préfet de Région fait part d’une grande émotion, dans un communiqué ce matin. Jacques Billant assure que « tous les moyens sont mobilisés pour retrouver le ou les auteurs de cet acte inacceptable ». « Ce drame renforce, ajoute le représentant de l’Etat, sa détermination à engager avec tous les élus une mobilisation collective dans la lutte contre la délinquance en Guadeloupe ». Il était d'ailleurs l'invité du journal télévisé du soir de Guadeloupe 1ère :
VOIR :
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Camille Galap, le recteur, qui rentre aujourd’hui en Guadeloupe, évoque « un drame effroyable et incompréhensible ». Nous l’entendrons à 7h. En son absence, les services du rectorat se sont rendus sur place très rapidement auprès du chef d’établissement et de son équipe.
Camille Galap, Recteur d'Académie

Camille Galap


Une cellule d’écoute et d’accompagnement des élèves et des personnels du lycée Chevalier de Saint-Georges a été mise en place. Elle est passée de classe en classe pour écouter les élèves... Les élèves qui ont été libérés à 10h...
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Les autres chefs d'établissement sont venus apporter leur soutien au lycée chevalier Saint-Georges, suscitant alors l'émotion de Jean Dartron, le proviseur du lycée Chavalier de Saint Georges...
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On notait aussi la présence de la directrice de cabinet du recteur. Enfin, le préfet était lui aussi attendu sur place
Les abords du lycée ont été particulièrement sécurisés  pour la sortie des élèves.
Le soutien des autres chefs d'établissements

Les réactions continuent de tomber depuis hier soir : Josette Borel-Lincertain, la présidente du Département, parle d’un « crime aveugle pour un motif d’une désespérante futilité ». Eric Jalton, le maire des Abymes, se dit choqué par la brutalité et la violence gratuite de cet acte. Et il demande « la venue immédiate et sans délai » en Guadeloupe, du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve ; une visite qui, de toutes les façons, avait déjà été annoncée pour les jours prochains. Ary Chalus, le président de Région, demande à l’Etat d’envoyer en urgence une mission parlementaire, pour constater la situation de la Guadeloupe en matière de sécurité, et renforcer les effectifs des forces de l’ordre. Le député demande à l’ensemble des élus (maires et parlementaires) de co-signer un courrier en ce sens au gouvernement.
Ary Chalus, Président de la Région Guadeloupe
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Les auteurs de cette violente agression mortelle n’ont pas été interpellés. L'agresseur qui a pris la fuite aurait été identifié. Il s'agirait d'un jeune également agé de 15 ans, dont l'identité et le portrait ont été affichés dans les commissariats et gendarmeries. Kent, c'est son nom, est soupçonné d’avoir asséné plusieurs coups de couteau à la jeune victime  Selon le commissariat central de Pointe-à-Pitre, joint ce matin, lui et sa bande sont activement recherchés par toutes les Forces de Police présente dans l'Archipel, y compris les hommes du GIPN. 
Ce drame  est survenu à quelques centaines de mètres de la cité scolaire de Baimbridge. Yohann attendait à l’arrêt de bus non loin de la médiathèque Roger Toumson, dans la cité Lacroix. Et la question de la sécurité aux abords de nos établissements scolaires ressurgie violement ce matin. Quelques jours avant la rentrée, le gouvernement avait annoncé un renfort de 3 000 policiers et gendarmes sur tout le territoire national, pour veiller sur les écoles. Il s’agissait de lutter contre l’insécurité mais également de prévenir les risques d’attentats. Depuis le 2 septembre, les élèves sont rentrés à l’école, mais les forces de l’ordre, elles ne sont guère visibles sur le terrain. Et les pratiques habituelles ont belle et bien repris sans aucun contrôle…
Eddy Ségur, le secrétaire général de la FSU, 

Eddy Ségur FSU