La nomination de Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer, ne convainc pas en Guadeloupe

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Marie Guévenoux est la nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer. Cette proche d’Emmanuel Macron, à droite de l’échiquier politique, n’a jamais eu de fonction en lien avec les Outre-mer. Mais elle a la réputation d’être méthodique. Sa nomination a suscité quelques réactions, notamment dans les rangs de la gauche.

C'est donc une femme qui s’installe, rue Oudinot... Marie Guévenoux est la nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer.
Issue de la droite, la députée de la République en Marche de l’Essonne, a fait son entrée dans le gouvernement, ce jeudi 8 février. Elle remplace Philippe Vigier, resté en poste un peu moins de six mois.

Elle est connue des parlementaires ultramarins mais pas pour sa connaissance des Outre-mer. Marie Guévenoux, 48 ans, députée de Renaissance, jusqu’à ce soir, elle occupait un poste important à l’Assemblée nationale. Elle était questeur de l’Assemblée nationale.
Elle est plutôt de l’aile droite de la Macronie. Elle a été présidente des "Jeunes avec Madelin", présidente des Jeunes populaires à l’UMP.

Marie Guévenoux a été nommée par Alain Juppé lorsqu’il était président du parti, secrétaire nationale chargée de la jeunesse. Elle a intégré différents cabinets ministériels ainsi que la campagne d’Alain Juppé, lors de la primaire des Républicains.
Elle s’est écartée de la campagne de François Fillon, lorsqu’il a été mis en examen et a rejoint la République en marche où elle a occupé différents postes dont celui de déléguée générale adjointe.

À l’assemblée nationale, elle est plutôt intervenue sur les questions sécuritaires et elle est membre de la commission des lois constitutionnelle ; ce qui pourra être utile lors des discussions institutionnelles et statutaires en cours dans les Outre-mer.

Des réactions mitigées

Une nomination attendue qui n'a pas manqué de susciter quelques réactions.

Pour Christian Baptiste, député de Guadeloupe, le gouvernement fait preuve d'indifférence en "désignant une ministre qui a montré par ses votes sa déconnexion la plus totale de nos réalités, sans tenir compte des aspirations et des besoins spécifiques des Ultramarins".

Depuis le début de la mandature, les territoires dits d’Outre-mer ont été relégués au second plan, subissant l’ignorance systémique de ministres hors-sol, déconnectés des problématiques urgentes et des enjeux spécifiques de nos territoires. Malheureusement, la nomination de Madame Guévenoux ne fait que confirmer la persistance de cette triste tendance.

Christian Baptiste, député de Guadeloupe

Pour les fédérations du parti socialiste de Guadeloupe et Martinique, "l’instabilité gouvernementale se poursuit au ministère des Outre-mer qui accueillera avec Marie GUévenoux, son 4e ministre en à peine 20 mois". C'est par communiqué joint que Béatrice Bellay, Première secrétaire fédérale Martinique et son homologue guadeloupéen, Olivier Nicolas, se sont exprimés. 

Sans même préjuger des qualités de la nouvelle titulaire de la fonction, cette valse des interlocuteurs ne peut que renforcer le sentiment des élus et des populations des Outre-mer d’un manque de respect et d’une absence de volonté politique d’inscrire ces territoires dans les priorités gouvernementales.

Fédération du parti socialiste de Guadeloupe

Victorin Lurel, sénateur de Guadeloupe, joue, lui, la carte de l'apaisement. 

Dans un contexte socialement explosif et économiquement morose, je souhaite que le ministère des Outre-mer retrouve une stabilité et une feuille de route claire, hélas mises à mal par une malheureuse valse gouvernementale. Face aux enjeux majeurs qui se posent à nos territoires en matière sociale, économique, environnementale et constitutionnelle, l’urgence est à l’action concrète, incarnée et portée par une Ministre à l’écoute, déterminée et armée d’une pleine connaissance des défis auxquels nos peuples sont confrontés.

Victorin Lurel, sénateur de Guadeloupe