Le Collectif obtient une rencontre avec le Président de Région

Irruption ou intrusion, le vocabulaire pour qualifier l'entrée en force du Collectif dans les locaux de la Région est chargé de nuances
Après s'être introduits dans l'enceinte de l'hémicycle du Conseil régional les manifestants mobilisés par le Collectif ont obtenu qu'une délégation formée par eux puisse rencontrer l'exécutif du Conseil Régional. Une rencontre qui se déroule à huis clos.

Après avoir traversé la périphérie du Chef-lieu, les militants du Collectif ont décidé d'envahir les bâtiments du Conseil Régional où, peu de temps avant leur arrivée, se tenait la dernière séance plénière de la Région pour cette année 2021. Avertis de leur intention, les élus avaient préféré écourter leur séance.
C'est donc dans un hémicycle vidé de ses occupants habituels que les manifestants ont pris place, menant un siège en exigeant d'être reçus par l'Exécutif régional.
Une intrusion qui a d'ailleurs suscité de nombreuses réactions de réprobation, notamment du président de Région, de la commission permanente du Conseil départemental et aussi de la Fédération Socialiste.

Réaction de la Région

Réaction du Département

 

Réaction de la Fédération socialiste

A Paris le Ministre des Outre-mer s'est insurgé contre "l'entrave au bon déroulement d'une assemblée d'élus".

Un avis partagé par le Président du Sénat, Gérard Larcher
 

Pour autant, Ary Chalus a accepté de les rencontrer en posant deux conditions préalables : que les locaux de la Région soient évacués et que le Collectif forme une délégation de 10 personnes qu'il rencontrerait. Après avoir rejeté ces conditions, les manifestants ont obtempéré permettant ainsi à la rencontre de se tenir. Leur délégation était composée, entre autres personnes d'Elie Domota, Maïté M'Toumo, Gaby Clavier, Max Evariste, Jean-Marie Nomertin, Jocelyn Zou auxquels se sont jointes une infirmière et une personne de l'action sociale.

Le Collectif comptait d'ailleurs reprocher à Ary Chalus la double attitude des élus qui, après avoir trouvé un libellé commun avec eux pour l'accord de méthode afin d'entamer les négociations, s'étaient ensuite rétractés en reformulant leur position pour finalement refuser de siéger le premier jour des négociations. Ils avaient alors souligné que le préalable maintenu par le Collectif, à savoir la non application de loi sur l'obligation sanitaire et du pass sanitaire, n'étant pas de leur ressort mais de celui de l'Etat, ils ne pouvaient poursuivre des discussions asujetties à ce préalable. 
Une forfaiture selon les membres du Collectif qui reprochent aux élus une telle attitude depuis mardi, depuis le jour où les négociations prévues à cette date n'ont pas pu se tenir.

Et bien que forcée, la rencontre entre la délégation et le président de Région est le premier pas franchi depuis mardi en faveur d'une éventuelle reprise du dialogue. On aura pu remarquer le choix stratégique de la Région pour cela. Le Collectif a en mémoire que l'accord trouvé lors de leurs précédents échanges l'avait été en présence d'Ary Chalus et en l'absence de Guy Losbar. Le retour de ce dernier dans la discussion s'était traduit par la réécriture de cet accord et la rupture du dialogue entre les deux parties.

L'affaire est d'ailleurs loin d'être un simple apparté puisqu'elle suscite de nombreuses autres réactions.
C'est d'abord le collectif contre les violences au CHU qui

"s'élève contre cette attente supplémentaire et inqualifiable aux libertés et droits reconnus par la Constitution et condamne la dérive de plus en plus grave du Collectif des organisations en lutte, vers la violence, l'intimidation, le refus du dialogue pacifié et le rejet du vivre ensemble"

Collectif contre la violene au CHU

Collectif contre la violence au CHU

C'est aussi l'ANG qui, dès hier, avait appelé

"chacune des parties à prendre la mesure de cette situation pour rapprocher leurs positions pour ensemble trouver une organisation qui permette aux Guadeloupéens de bénéficier des soins de qualité, et bénéficier de protocoles adaptés pour organiser la réponse face à cette crise sans précédent"

ANG

Communiqué de l'ANG

Pour l'heure, la rencontre entre l'Exécutif régional et la délégation du Collectif se poursuit. Les manifestants ont décidé de siéger dans l'hémicycle aussi longtemps que leurs revendications n'auront pas trouvé de réponse.