Le Métaverse, un univers parallèle virtuel considéré comme relevant de la technologie du futur, se concrétise

La dimension virtuelle du Métaverse
Le Tuvalu, un minuscule état du pacifique, a annoncé il y a quelques jours la création d’une réplique digitale de son pays, particulièrement menacé par l’élévation du niveau de la mer. De son côté, la Barbade a décidé de fonder sa prochaine ambassade dans le métaverse, créant ainsi la 1ère représentation diplomatique virtuelle au monde

La création d’un double virtuel de la petite monarchie atollienne poursuit deux objectifs. Le premier est de sensibiliser le monde sur le danger vital encouru par Tuvalu du fait du changement climatique ; le second est d’assurer un support de rattachement culturel et de survivance juridique au cas où le pire, la submersion de l’archipel et le départ de ses habitants, surviendrait.

Le projet de la Barbade, lancé il y a tout juste un an, prévoit de proposer des services consulaires en ligne ainsi qu'un portail de téléportation permettant de se rendre dans l'ensemble des univers virtuels.
Le portail se présentera un peu comme un nouveau site internet, accessible à l'aide d'un casque de réalité virtuelle. Le pays pourra émettre des «e-visas» et les utilisateurs pourront transporter leur avatar sur le territoire.

Un moyen, pour la Barbade, d’étendre à moindre coût ses missions diplomatiques à travers le monde, bien au-delà des 18 qu’elle a actuellement.

Une 1ère mondiale initiée par un état caribéen, qui renvoie à d’autres 1ères digitales dans la région. Les Bahamas ont lancé la première monnaie numérique de banque centrale au monde en 2020, quelques semaines seulement avant la Banque centrale de l’OECO, basée à St Kitts.

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 L’initiative de la Barbade et encore plus celle du Tuvalu, soulèvent aussi des questions juridiques complexes et délicates 

Dans le modèle barbadien, l’Etat se rend acquéreur d’un espace virtuel pour son ambassade. Mais ce concept d'espace physique rattaché légalement à un autre pays ne fonctionne pas très bien pour la réalité virtuelle, où la juridiction n'est pas encore clairement définie.

Le cas du Tuvalu présente lui un scénario juridique inédit. Car si des États ont déjà cessé d’exister en raison de circonstances militaires et politiques, ils ne l’ont jamais été parce que leur territoire avait disparu.

Ce scénario soulève ainsi des questions juridiques sans précédent. Se pose d’abord la question de la survivance de l’État en lui-même. Selon le droit international, une entité étatique est composée de trois éléments : un territoire, une population et un gouvernement. Le déplacement de la population entière d’un État entraîne donc la première carence de ce triptyque, la disparition du territoire une seconde. Qu’adviendrait-il donc de ces entités étatiques ? Pourraient-elles continuer d’exister juridiquement ? Les ressortissants de l’État dont le territoire serait devenu inhabitable ou aurait disparu continueraient-ils d’avoir la même nationalité ? Et quid de la reconnaissance de compétences souveraines sur les espaces maritimes. Pourraient-elle subsister ?

Des questions qui aujourd’hui ne sont plus de la politique fiction.

.Les projections de ce que pourrait-être le Métaverse