Le monde de la culture en Guadeloupe face aux mesures annoncées par le Président de la République

Festival Eritaj
Emmanuel Macron a dévoilé ce mercredi 6 mai les premières mesures pour accompagner la culture, secteur fortement touché par la crise sanitaire. En Guadeloupe, les principaux évènements du calendrier culturel ont été annulés et les artistes attendaient l'annonce de ces mesures
Le président a échangé par visioconférence avec des artistes de différents domaines. Il a notamment précisé le calendrier de réouverture des lieux culturels. 
Le chef de l'Etat a indiqué : 

"Le 11 mai, les musées, sans qu'il y ait trop de brassages, les galeries d'art, les librairies, doivent pouvoir rouvrir... On doit aussi pouvoir rouvrir les théâtres pour que les gens puissent répéter en respectant les consignes",

Un point devrait être fait "fin mai, début juin" concernant l'accueil du public. 

Parmi les mesures annoncées pour accompagner le secteur culturel, le président a déclaré qu'il souhaitait prolonger de douze mois, "jusqu'à août 2021", les droits des intermittents du spectacle à l'assurance chômage.

Les mesures : 

* Année blanche pour les intermittents 
* Faire revivre les lieux de création 
* Un fonds d'indemnisation pour les tournages annulés 
* Des aides pour la musique et les festivals
* Exonération des cotisations pour les artistes-auteurs 
* Le renforcement de l'éducation artistique et culturelle 
* Faire "contribuer les plateformes" à la création audiovisuelle française
 

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Des mesures qui étaient très attendues en Guadeloupe


Les intermittents du spectacle n’avaient jusqu'à présent aucune visibilité quant aux aides qui pourraient leur être octoyées et encore moins quant à un retour à une activité.
Comptabilisation des heures travaillées, date anniversaire pour l’ouverture de droits… pour les intermittents du spectacle la nécessité de se faire rémunérer devient un véritable parcours du combattant.
En Guadeloupe aussi, pour la plupart, les intermittents du spectacle demandaient que cette année, soit une année blanche. Sur ce point, la décision du Président les satisfait.
Ils sont techniciens, ouvriers, artistes ou employeurs et font vivre un pan important de notre vie. La culture est leur secteur d’activité et comme tous les salariés, ils ont observé depuis près de 8 semaines, l’arrêt ou un ralentissement important, de leur activité.
Les intermittents du spectacle sont par essence des travailleurs précaires, notamment au regard de la périodicité de leur métier.
Malgrè un processus de déconfinement annoncé par les autorités, les intermittents, eux, n’ont aucune visibilité quant aux conditions dans lesquelles, se fera le retour à une activité.
Aussi des mesures ont été mises en place pour éviter un effondrement total du secteur.
Le Pôle emploi d’abord, incite chaque intermittent à déclarer sa situation pour ne pas interrompre ses droits aux allocations.
La déclaration se fait en ligne et a été adaptée à cette crise sanitaire. En effet, des mesures exceptionnelles ont été prises pour prolonger les droits et surtout l’allongement de la période de recherche de 507h travaillées, portée au 31 mai prochain.
Les intermittents, on le sait, doivent justifier d’un nombre d’heures travaillées pour prétendre à une indemnisation.
Pour les employeurs, les mesures de financement de chômage partiel ont été adaptés et elles figurent en détail, sur le site internet du ministère de la Culture et celui du Pôle Emploi. Chaque situation déclarée sera étudiée au cas par cas.
Pendant cette crise sanitaire, l’Etat n’a donc pas renoncé au soutien des acteurs de la Culture, cependant, l’urgence de la réouverture des lieux et l’organisation d’évènements demeurent, les façons les plus sures, d’assurer du travail et des revenus à des professionnels qui, sans défaitisme aucun, seront d’une façon ou d’une autre, fortement impactés par cette épidémie de Covid 19.


En attendant, des structures tentent de maintenir le cap 


Et certaines structures travaillant avec les intermittents du spectacle, ont les moyens de soutenir les artistes malgrè l’arrêt des prestations.
C’est loin d’être le cas pour les petites et très petites entreprises évoluant dans le monde culturel.
L’Artchipel, Scène Nationale de Guadeloupe a choisi d’honorer tous ses engagements auprès des artistes, notamment ceux qui ont vu l’arrêt de leurs interventions en milieu scolaire, dès le 16 mars dernier.
Gérard Poumaroux, le directeur de l’Artchipel

Gérard Poumaroux, le directeur de l’Artchipel

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