Le mouvement social dégénère en violences urbaines

A l'aube du cinquième jour de mobilisation contre l'obligation vaccinale, la Guadeloupe a pris des tournures de guérilla urbaine. Tour d'horizon des principaux points de barrages de la journée.

Le mouvement social en Guadeloupe contre l'obligation vaccinale des soignants a dégénéré ce vendredi avec la poursuite du blocage du réseau routier et l'annonce de la fermeture de nombreux établissements scolaires, après une nuit émaillée de violences urbaines.

  • Ce matin, les pompiers effectuaient encore des déblaiements à la suite d'un violent feu de maisons d'habitation et de commerces, dans une rue de Pointe-à-Pitre. Des poubelles y ont aussi été enflammées où, selon une source policière, les forces de l'ordre ont essuyé "des tirs de mortier et projectiles". Ils ont évoqué un "contexte de guérilla urbaine ayant fortement entravé l'acheminement des secours sur site". Selon une source policière, ce sont notamment une ou plusieurs "bijouteries (qui) ont été pillées et brûlées" notamment celle du père de Victor Venutolo, président de l'association des commerçants de Destreland. 

Victor Venutolo, président de l'association des commerçants de Destreland

©Guadeloupe
  • A Capesterre-Belle-Eau, depuis ce matin 8 heures, c'est une bataille qui se joue entre des individus encagoulés munis de gaz lacrymogènes et de cocktails molotov, et les gendarmes, au rond point de la kassaverie. Plusieurs barrages érigés bloquent les routes entre Sainte-Marie et Four à Chaux. 

 

  • Au Gosier, toujours dans la nuit de jeudi à vendredi, un feu "violent" a détruit "un magasin de moto". Le secteur de Mare-Gaillard est bloqué. Des barrages fait de branchages et de déchets verts jonchent le sol.
  • Illustration également au Moule qui a la mi-journée a retrouvé un semblant de calme après une nuit agitée. Plusieurs feux et barrages ont été allumés et érigés sur le périmètre du bourg. Dans le centre-ville, le feu d’un barrage allumé devant l’enseigne d’un opticien a bien failli se propager au bâtiment. Les résidents de l’étage ont été évacué le temps que le sinistre soit maîtrisé. Le site sensible du périmètre : l’unité sucrière de Gardel et la centrale semblent quant à eux avoir été épargnées.
  • A Petit-Bourg, 9h30 ce matin, cela fait plusieurs heures que la RN1 est bloquée dans les deux sens par un barrage installé à hauteur du pont de la Lézarde. Certains automobilistes indiquent même avoir passé la nuit dans leur véhicule. Après l'arrivée des forces de l'ordre vers 9h50, s'en sont suivis des jets de pierre et de gaz lacrymogènes. Mais en quelques minutes, le barrage est dégagé dans le sens Pointe-à-Pitre/Basse-Terre. Après le passage des forces de l'ordre, les barrages ont de nouveau été remis en place. 
  • La périphérie du centre de Basse-Terre a également été témoin d'une nuit agitée. De nombreux points névralgiques étaient bloqués à l'exemple de Rivière des pères et de nombreuses rues permettant l'accès à l'intérieur de la ville. Très difficile donc de traverser Basse-Terre et donc d'atteindre Gourbeyre ou Baillif où des barrages ont été érigés. Aussitôt débloqués, d'autres barrages ont repris forme. 
  • A Baie-Mahault, les quartiers de La Jaille et de Jarry, qui génèrent beaucoup de passages, ont également été bloqués.


Les écoles sont restées fermées dans l'archipel vendredi et du fait de très nombreux barrages, l'activité tournait au ralenti. De source judiciaire, les tribunaux sont également restés fermés. Sur les routes, la journée a été émaillée de nouveaux incidents et blocages un peu partout.