Parmi les huit piézomètres caractérisant le niveau de la nappe phréatique de Marie Galante, plus de la moitié ont atteint leur niveau d'alerte ou de crise a indiqué la préfecture dans ce communiqué.
"L'équilibre entre ressources et besoins étant compromis", les restrictions visent à "préserver la ressource, prioritairement pour l'eau potable des populations", explique encore la préfecture.
À Marie-Galante, où vivent environ 10.000 personnes, le réseau d'eau n'est pas relié à celui de la Guadeloupe. L'eau du robinet, comme celle de l'agriculture provient essentiellement de cette nappe phréatique qui se remplit grâce au ruissellement de la pluie.
Or l'arrêté constate une "absence de pluie significative entre le 10 juin et le 16 juillet", et "l'absence de prévision de précipitations à moyen terme", malgré la saison dite "des pluies".
Le lavage des voitures, le remplissage des piscines ou encore l'arrosage des jardins sont formellement interdits. L'irrigation des champs est autorisé uniquemen tôt le matin et en soirée à partir de réserves constituées...Des dispositions qui visent à préserver la ressource prioritairement pour l'alimentation en eau potable des populations.
En 2021, devant la commission d'enquête parlementaire sur la question de l'eau et de sa gestion par des privés, le bureau des ressources géologiques et minières indiquait que sur l'île du Sud, "la nappe est exploitée de façon relativement intensive par rapport aux volumes pouvant y être prélevés".
Les pertes en eau potable sur les volumes prélevés sont estimées chaque année par l'Office de l'eau à plus de 50 %.
La nappe est également très exposée à l'augmentation de la salinité de l'eau du fait notamment de la montée du niveau d'eau de la mer.
Pour faire face à ces contraintes combinées qui mettent la pression sur la ressource en eau de l'île, l'Office de l'eau a lancé un projet en 2022 de réhabilitation de 12 mares (sur 41 étudiées) à Marie-Galante, afin de soulager les nappes des prélèvements pour l'arrosage des cultures.
Après la réunion du Comité interministériel des Outre-mer le 18 juillet, le gouvernement a annoncé un renforcement du plan EAU-DOM sous six mois.